La Manufacture de livres inaugure une nouvelle collection, "La Manuf" : "rapidité de l'action, peinture précise de personnages dans des histoires qui permettent de radiographier le monde d'aujourd'hui", tel est le cahier des charges auquel adhère parfaitement La Petite fasciste, sans pour autant nuire à l'originalité de Jérôme Leroy, dont on connait le goût pour les thrillers politiques. Il y a quelques années, il publiait chez le même éditeur La Petite Gauloise, sorte de dystopie dérangée aux accents prémonitoires. Aujourd'hui, avec La Petite fasciste, on ose à peine parler de dystopie: la France est en crise - la mère de l'héroïne s'interroge : "on dit que le Dingue va dissoudre l'Assemblée" - l'extrême-droite connaît un essor inquiétant et surtout s'affranchit de tous ses complexes.
Le roman commence par… une boucherie : un homme de main tue froidement six personnes qui font la fête dans une villa de Fort-Mahon. Six personnes qui n'avaient qu'un seul tort : celui de se trouver là où il ne fallait pas. Car le tueur s'est trompé de maison, mais a décidé de ne pas laisser de témoins. Il ne l'emportera pas en paradis, comme on dit…