Lire aussi le compte rendu de notre rencontre avec Donato Carrisi
Revoilà le prodige du thriller italien, l'auteur du Chuchoteur... Inutile de dire qu'après le succès mérité remporté par ce thriller glaçant, lecteurs et critiques attendent l'auteur au tournant.Voilà donc le deuxième opus de Carrisi, juriste criminologue. Dans ce roman, Carrisi donne libre cours à sa passion pour l'histoire, et plus particulièrement celle de Rome. Ce Tribunal des âmes, c'est une instance qui existe vraiment et qui siège au sein du Vatican depuis le XIIIe siècle. C'est elle qui archive toutes les confessions des chrétiens, c'est dire qu'elle recèle de lourds secrets...
C'est dit, le roman se passe à Rome et ne pourrait pas se passer ailleurs. C'est la Ville éternelle qui confère au roman son ancrage géographique et temporel, ce qui est un grand changement par rapport au Chuchoteur, dans lequel Carrisi avait soigneusement évité de situer son action. Marcus est, comment dire, un agent très spécial. Il examine les scènes de crime, y recherche les traces du Mal avec un grand M. Est-il policier ? Agent secret ? Non, il est "Pénitencier", il fait partie d'une confrérie secrète et redoutée qui depuis la nuit des temps vit dans l'ombre des crimes et suit à la trace les plus grands criminels de l'histoire. Signe particulier : Marcus a partiellement perdu la mémoire après l'assassinat de son "partenaire" au cours d'une agression qui lui a valu de graves blessures. Il est à la poursuite d'un assassin qui enlève ses victimes avant de les assassiner. Pour l'heure, il s'efforce de sauver la vie d'une étudiante victime de ce serial killer, mais dont on n'a pas encore retrouvé le corps. Tout espoir de la retrouver vivante n'est pas encore perdu. Sandra, elle, fait partie d'une police bien réelle et bien contemporaine. Elle est photographe et travaille pour la brigade scientifique. Elle a perdu un an auparavant son mari, reporter journaliste victime d'un étrange accident. Traumatisée par ce deuil, solitaire et éplorée, elle travaille elle aussi sur ces meurtres en série, et son enquête, petit à petit, l'amène à douter du caractère accidentel de la mort de son mari.
Ces deux destins vont bien sûr se croiser, sur la piste du Mal. Ces deux êtres vont se frôler, se provoquer, et finir par se rencontrer. Mais comment faire face à un tueur qui a un don de transformisme ? Comment échapper aux faux-semblants, comment faire confiance, comment reconnaître la vérité ? Et d'abord, qu'est-ce que la vérité ? Dans ce livre, on est sans cesse aux confins de l'ombre et de la lumière, rien n'est jamais certain, jusqu'au bout. Réalisme, vraisemblance, surnaturel, mystification... Chez Carrisi, tout cela n'a pas vraiment d'importance. Il joue avec son lecteur, d'un bout à l'autre, il semble le mettre au défi, l'interpeller. On peut en être exaspéré, on peut aussi renâcler face à la multiplicité des nouvelles pistes, vraies ou fausses, des doubles sens, des impasses et des gouffres qui s'ouvrent devant nous. La lecture n'est pas de tout repos, c'est vrai. Il faut consentir à abdiquer certaines prérogatives de lecteur si l'on veut laisser faire le "charme" Carrisi. Pour peu qu'on y arrive, l'imagination débordante de l'auteur finit par avoir le dessus. Car Carrisi a cent idées à l'heure... On peut d'ailleurs se demander s'il ne devrait pas en garder quelques-unes pour ses prochains romans, au lieu de nous entraîner dans un maelström de rebondissements qui peuvent finalement avoir l'effet contraire à celui recherché : fatiguer le lecteur, le déconcentrer et finalement faire perdre de la profondeur au roman, au profit de l'étourdissement. A ce reproche près, on succombera volontiers aux sortilèges d'un auteur qui sait construire une intrigue, rebondir sur des idées vraiment originales et ménager un suspense réellement efficace.
Donato Carrisi, Le tribunal des âmes, traduit de l'italien par Anaïs Bokobza, Calmann-Lévy
J'ai tout d'abord adoré ''Le chuchoteur'', pour sa réalité imaginable et ses surprises au fil de la lecture, mais j'ai eu un peu de mal à comprendre les dernières pages (le monstre étant ''revenu pour elle''). J'avais peur de me retrouver avec le même contexte dans ''Le tribunal des âmes'', mais au contraire, j'ai compris le sens de ce livre, j'ai même adoré le dernier chapitre ne comportant qu'une ligne. Surprenant et terrifiant. Par contre, un élément m'a réellement échappée : qui est vraiment le ''Shalber'' avec qui l'agent Vega a fait l'amour? J'ai cherché, encore et encore, mais ma réponse reste totalement vide, comme s'il me manquait un fragment de personnage.
RépondreSupprimerD'après ce que j'ai compris, Devok explique à "Marcus" à la fin du livre qu'une autre personne ayant les mêmes facultés que lui est à sa recherche. Pour moi, Shalber est cette autre personne, une sorte de deuxième transformiste mais gentil.
RépondreSupprimerPeut-être même Clemente
RépondreSupprimerJe suis tentée de croire moi aussi que shalber = clemente
SupprimerJe n'ai pas compris non plus qui était ce faux Shalber qui s'était rapproché de Sandra .Moi ,j''ai compris que la personne dont parlait Devok à la fin était le vrai Shalber d'interpol ,le chasseur en fait !J'ai donc comme un petit goût d'inachevé ...
RépondreSupprimerVotre texte a été plagié, ici: http://jelisquoi.blogspot.ca/
RépondreSupprimerMerci pour l'info. J'enquête !
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerlivre tout simplement énorme!!! j'ai adoré!!!
mais petite question pour ceux qui ont lu....
Le dernier chapitre du livre ou si je devrais dire la dernière phrase : "07h37 le cadavre ouvrit les yeux" on est d'accord que c'est Marcus qui se réveille de son coma à Prague un an plus tôt?
Et si j'ai bien compris: le vrai Shalbert est celui qui recherche "Marcus" mais il a disparu et c'est un transformiste qui a pris sa place (un chasseur?) et qui va à la rencontre de Sandra!
merci par avance
Spoil : X année plus tôt, le chasseur (Marcus), pénitencier dont la mission est de neutraliser un transformiste, le retrouve en Ukraine mais se fait tuer par ce dernier qui prend sa place. 3 ans plus tôt,Devok, chef des pénitenciers, comprend que le transformiste est devenu Marcus. Un duel s'en suit, Devok meurt et Marcus devient amnésique. Avant de mourir Devok lui révèle qu'un autre pénitencier, transformiste prenant l'identité de disparus (Shalber), se trouve à ses trousses. Sur son lit d'hopital, le cadavre (transformiste devenu Marcus) fait la rencontre de Clémente, pénitencier ......
RépondreSupprimermais est ce que clemente sait que Marcus est un transformiste !
SupprimerBonjour.
RépondreSupprimerVous indiquez dans votre introduction que le tribunal des âmes est une instance au Vatican qui existe depuis le XIIIe siècle. Elle archive les confessions des chrétiens. Pouvez-vous m'indiquer comment en connaître davantage à ce sujet, le nom de cette instance à rechercher sur internet, autres références, etc.
Merci
orb560@gmail.com
Je suis loin d'être experte de ces questions, mais vous pouvez peut-être centrer votre recherche sur la Pénitencerie apostolique. Un lien intéressant: https://medievales.revues.org/5472
RépondreSupprimerMoi j'adorè le roman,mais je me posé la même question: que est Shaker?ou avec qui Sandra fait l'amour?
RépondreSupprimerPor quoi vous croyez que c'est Clémente?
Merci