27 février 2012

Il arrive que lorsqu'un auteur s'égare dans les méandres de l'histoire, le polar se perde en chemin !

Partant du principe qu'un blog est un lieu d'échange en aucun cas destiné à aviver des rancœurs il est alors difficile de vous parler d'un bouquin qui m'est tombé des mains. Surtout si un des précédents livres du même auteur a fait l'objet d'une chronique dithyrambique sur ce même blog. Mais comme disait un certain Beaumarchais il n'y a pas d'éloge flatteur sans la liberté de blâmer. C'est sous la forme d'un petit jeu de devinette que je vous propose d'évoquer ce polar historique qui se passe au temps de la Régence et parle de cuisine et qui, comme vous l'avez compris, s'est avéré incomestible.
Plusieurs raisons à cette sensation de ratage qui vont peut-être vous mettre sur la voie du titre. Tout d'abord une profusion de détails historiques sur les lieux et les événements collatéraux laborieusement mis en scène dans des dialogues pas toujours fort à propos, comme on dit. On avait déjà évoqué cette façon de faire à l'occasion d'un des derniers livres de Jean-François Parot qui nous a semblé manquer de rythme. Ici aussi l'auteur a trop vouloir en dire sur l'époque finit pas oublier qu'il est censé nous raconter une histoire et du coup le récit perd de sa vigueur en s'égarant dans les méandres d'un cours d'histoire rébarbatif. Ceux qui sont des adeptes des ouvrages de Doherty ou Ellis Peters comprendront aisément ce dont il est question. Il n'est pas si facile que cela de réussir le savant mélange entre faits historiques et fiction. Et si en plus comme c'est le cas dans ce livre le personnage principal, une cuisinière en l’occurrence, n'est pas plus attachante que cela, la lecture en devient laborieuse. On se met à sauter des pages sans même s'en apercevoir juste pour essayer de redonner du rythme au texte. Comble du malheur, lorsque le récit s'égare dans des digressions liées à un voyage en terre d'Espagne du frère de la protagoniste principale, alors là c'est le bouquet. Le lecteur un peu instruit en matière de polars comprend rapidement que l'auteur est surtout en train de lui servir sa documentation sur un plateau. En guise de conclusion à cette chronique qui n'en est même pas vraiment une, je me demande si le métier de directeur de collection, comme celui de correcteur n'est pas en voie de disparition car n'est-ce pas le travail d'un éditeur digne de ce nom que de remettre un auteur dans le droit chemin lorsque celui-ci s'égare dans des impasses? Alors au fait, avez-vous deviné de quel bouquin il s'agissait? Non, eh bien tant pis je ne vais pas jouer les délateurs pour autant car nous avons choisi dans ce blog de vous faire partager le meilleur de la culture polar.
Fred

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