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13 septembre 2022
Benoît Séverac, Le Tableau du peintre juif : quand un homme renaît de son histoire
Stéphane, 52 ans, est un homme à la dérive : il vient de perdre son entreprise de transports dans des circonstances dramatiques. Quelques années auparavant, le petit hôtel qu'il tenait avec son épouse Irène avait fait faillite. Il est en pleine déprime : sa femme n'en peut plus, ses filles non plus, mais comme elles ont toutes les deux quitté la maison, ça se voit moins. Il traîne à la maison pas rasé, pas lavé. Il ne se reconnaît plus, et Irène non plus. Il est bien loin, le temps où ils partageaient les discussions enflammées, les rires, les projets enthousiastes... Le couple vit dans une maison encore en travaux et pas encore payée près de Firminy, pas très loin de Saint-Étienne. Irène travaille, heureusement, mais son emploi de vendeuse dans un magasin de vêtements n'a rien d'exaltant et ne rapporte pas grand-chose. En réalité, tout est réuni pour que le couple se fracasse sur le mur de l'échec économique et des illusions perdues.
27 mai 2020
Lectures confinées
Le confinement a exercé sur tout le monde des effets aussi délétères qu'inattendus. Chez moi, il s'est manifesté par une véritable incapacité à aligner trois lignes sur mon ordinateur. Ce qui, heureusement, ne m'a pas empêchée de lire... Voici donc une tentative d'auto-rééducation, avec un tour d'horizon, par ordre chronologique de lecture, de certains titres qui m'ont accompagnée et enthousiasmée ces dernières semaines.
Wojciech Chmierlarz, La Cité des rêves
La sortie d'un nouveau roman de Wojciech Chmielarz est non seulement un plaisir attendu, mais est devenue un des événements réguliers qui rythment la vie de l'amateur de polars : c'est qu'il a réussi là où tant d'autres ont échoué. Son héros l'inspecteur Mortka, dit le Kub, a acquis une épaisseur, une présence physique qui lui valent la fidélité des lecteurs des premiers jours mais aussi l'enthousiasme des nouveaux venus. Avec La Cité des rêves, voici donc le quatrième volume des enquêtes de Jakub Mortka. Mortka et sa partenaire d'enquête l'aspirante Suchocka, dite La Sèche vont, pour la deuxième fois, faire la preuve du fonctionnement chaotique mais terriblement efficace de l'étrange couple qu'ils forment. Ce couple on ne peut plus mal assorti est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles la série "accroche" si bien : un peu comme Siobhan avec John Rebus à leurs débuts, le Kub et la Sèche se provoquent, se font concurrence, se complètent et se sauvent la mise mutuellement, créant ainsi un ressort narratif de plus pour une série déjà bien ancrée dans notre imaginaire.
6 novembre 2017
Benoît Séverac, 115 : mafia albanaise, migrants, gitans et prostitution, combat perdu d'avance?
Le nouveau roman de Benoît Séverac nous permet de renouer avec un personnage déjà familier : la vétérinaire Sergine Hollard, dont on a fait la connaissance dans Le chien arabe, paru en 2016 (voir chronique ici). Bonne nouvelle numéro 1: elle n'a rien perdu de son énergie, de sa générosité et de sa faculté de révolte. Bonne nouvelle numéro 2 : le style de Benoît Séverac a gagné en puissance et en rythme. Du coup, nous voilà face à un roman qui tient toutes ses promesses, et où l'auteur affirme son assurance et sa force de persuasion.
Nous sommes à Toulouse, bien sûr. Sergine Hollard, après ses prouesses dans Le chien arabe, s'est acquis une belle réputation d'emmerdeuse auprès des forces de police, y compris Nathalie Decrest, la flic qui sévissait déjà à l'époque, maintenant chef de groupe de la BST Nord, mais aussi de ses propres collègues qui voudraient bien qu'elle concentre son énergie sur l'exercice de son métier et la prospérité de la clinique. Ce serait mal connaître Sergine. La voilà repartie dans un nouveau projet : créer une clinique vétérinaire ambulante pour les animaux des SDF.
23 novembre 2016
"Noir sur la ville" à Lamballe soufflait ses vingt bougies
Ce week-end, le festival Noir sur la ville de Lamballe (22) soufflait ses 20 bougies. L'an passé, la manifestation avait été annulée suite aux attentats de Paris, et même si beaucoup d'auteurs étaient restés à Lamballe par amitié, la tristesse avait gagné la partie... Cette année, Noir sur la ville fêtait donc son vingtième anniversaire et accueillait l'assemblée générale de l'association 813, ainsi que la remise des Trophées 813. C'est dire si l'association Fureur du noir, organisatrice de la manifestation, avait tout mis en œuvre pour que le festival soit un succès. En arrivant à la salle municipale samedi après-midi, c'est peu dire qu'on était rassuré... Une foule de visiteurs était au rendez-vous, se bousculant devant les tables où les auteurs dédicaçaient tout en prenant le temps d'échanger avec leurs lecteurs. Sans oublier l'ambiance particulièrement festive, avec des auteurs heureux de se retrouver, des organisateurs aux anges malgré la pression et l'affluence, et une équipe de bénévoles absolument formidable. Quelques souvenirs en images et en mots.
8 mai 2016
Benoît Séverac,"Le chien arabe" : généreux, lucide et inquiétant
Quand un roman noir s'inspire d'une actualité aussi difficile que le terrorisme, on a toujours un peu peur de la réaction à chaud, voire d'une forme d'opportunisme plus ou moins conscient. C'est donc avec certains préjugés, inévitablement, qu'on aborde le type de roman auquel s'apparente Le chien arabe de Benoît Séverac. On comprend assez vite qu'on peut faire confiance à l'auteur. L'histoire se déroule à Toulouse,dans le quartier des Izards. Le quartier de Mohamed Merah, certes, mais aussi la ville d'AZF. C'est dire qu'il y est question d'une zone malmenée, en souffrance, en proie à la fois aux trafics de stupéfiants, au grand et au petit banditisme, et, pour les filles et les femmes, à une oppression de tous les instants.
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