Sébastien Gendron est de retour, et il est en colère... Au début de son roman, Gendron ne renonce pas à ses (bonnes) habitudes : une situation totalement invraisemblable, des lieux parfaitement loufoques, des personnages aussi inattendus que lamentables. Jugez-en : le livre commence dans une discothèque, le Torpedo, tout entière vouée à la distraction des seniors, et à l'enrichissement éhonté de son propriétaire. Qu'est-ce qu'on s'amuse, au Torpedo ! Des sosies de stars viennent prendre les commandes, servir les consommations, danser avec les clients; l'établissement est donc peuplé de Richard Gere, de Beyoncé et de Kylie Minogue aussi faux que possible.
Pour l'heure, le Torpedo vient d'ouvrir, il est 13h30, et le patron, M. Katzemberg, a des rendez-vous. M. Katzemberg recrute. Eh oui, c'est un patron modèle, M. Katzemberg. Deux personnes M. Katzemberg, il a déjà travaillé pour lui. Frank (il s'appelle Frank) a bien besoin d'un job qui lui rapporte. Vu qu'il s'est fourré dans un sacré guêpier : il a enlevé une adolescente et manque de pot, personne ne veut la récupérer... Frank, c'est le "gangster number one" de Katzemberg. Ça le rassure. Ça ne devrait pas. L'autre, Georges, est un nouveau-venu, et il n'a pas la tête de l'emploi. Mais les apparences sont parfois trompeuses... Et n'oublions pas Voyelle, le chien de garde homme à tout faire de M. Katzemberg, sorte de colosse un peu lent qui doit son surnom à son incapacité à articuler les consonnes. Voyelle, l'indispensable, l'innocent, celui qui ne sent pas sa force. Histoire de ne pas vous gâcher le plaisir, passons directement au cœur du sujet. Après moults quiproquos, violences et autres péripéties mortifères, Georges l'inconnu se retrouve à fuir au volant de la jeep patronale, occupé à mettre autant de distance qu'il le peut entre le Torpedo et sa propre personne.