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23 novembre 2016

"Noir sur la ville" à Lamballe soufflait ses vingt bougies

Ce week-end, le festival Noir sur la ville de Lamballe (22) soufflait ses 20 bougies. L'an passé, la manifestation avait été annulée suite aux attentats de Paris, et même si beaucoup d'auteurs étaient restés à Lamballe par amitié, la tristesse avait gagné la partie... Cette année, Noir sur la ville fêtait donc son vingtième anniversaire et accueillait l'assemblée générale de l'association 813, ainsi que la remise des Trophées 813. C'est dire si l'association Fureur du noir, organisatrice de la manifestation, avait tout mis en œuvre pour que le festival soit un succès. En arrivant à la salle municipale samedi après-midi, c'est peu dire qu'on était rassuré... Une foule de visiteurs était au rendez-vous, se bousculant devant les tables où les auteurs dédicaçaient tout en prenant le temps d'échanger avec leurs lecteurs. Sans oublier l'ambiance particulièrement festive, avec des auteurs heureux de se retrouver, des organisateurs aux anges malgré la pression et l'affluence, et une équipe de bénévoles absolument formidable. Quelques souvenirs en images et en mots.


8 juin 2011

Franck Thilliez aux sources de la violence avec le Syndrome E

Dans Le Syndrome E, Thilliez a eu la brillante idée de réunir ses deux héros récurrents, Lucie Hennebelle, la fragile et sombre flic de Lille, et Franck Sharko, le vieux briscard parisien traumatisé par son drame personnel. Le livre commence très fort avec un fonctionnaire archi-cinéphile, collectionneur, qui tombe sur une petite annonce proposant à la vente une impressionnante collection de vieux films. Sénéchal, c'est son nom, saute dans sa voiture et franchit les quelque 200 km qui séparent Lille de la ville belge où réside le vendeur. Il fait affaire, et se retrouve avec une cargaison de films qu'il va s'empresser de visionner dans la salle de cinéma privée qu'il s'est aménagée. Parmi les trésors se trouve une mystérieuse bobine sans étiquette, un court métrage. N'écoutant que sa curiosité, Sénéchal visionne le film... Bien mal lui en prend : il devient instantanément aveugle et appelle à la rescousse son ancienne petite amie qui n'est autre que Lucie Hennebelle, elle-même bloquée à l'hôpital au chevet d'une de ses jumelles malade.
A quelques centaines de kilomètres de là, entre Rouen et le Havre, des travaux mettent à découvert un véritable charnier, des cadavres martyrisés auxquels on a ôté le cerveau et les yeux. L'affaire est tellement mystérieuse, les indices tellement minces qu'il faut faire appel à Paris, plus précisément à Franck Sharko, ancien de la criminelle recyclé dans la psycho-criminologie. Quelques péripéties plus loin, les deux enquêtes finissent par quitter leurs voies parallèles pour se rejoindre, tout comme leurs enquêteurs respectifs. La rencontre fait des étincelles, mais on sent bien dès le départ qu'il y a quelque chose de commun entre ces deux êtres blessés. Quelque chose comme anguille sous roche...
A partir de là, le roman explose littéralement. On retrouve la fascination de Thilliez pour la recherche scientifique : l'énigme du film qui rend aveugle lui permet de s'orienter vers ce fameux Syndrome E, celui qui explique l'origine de la violence et sa propagation. En remontant à l'origine du film, les deux enquêteurs découvriront l'effarante histoire d'un cinéaste maudit qui tournait des films expérimentaux pour le moins glauques dans les années 50, période à laquelle a justement été réalisé le fameux court métrage.
Bien sûr, je ne vais pas vous raconter la suite. Vous saurez juste que les événements entraînent le lecteur au Caire, puis au Canada, et que Thilliez n'a pas lésiné sur les rebondissements puisqu'on découvrira que sont impliqués dans la machine infernale qu'il a concoctée rien moins que la Légion, les services secrets, la CIA, etc. Si certains ont pu reprocher à Franck Thilliez son manque d'ancrage dans l'histoire et la réalité mondiales, là on peut dire qu'il se rattrape, voire qu'il met les bouchées doubles. A vrai dire, j'ai eu la sensation qu'il en faisait un peu trop, trop de rebondissements tuant en quelque sorte la tension au lieu de l'accroître. Ceci dit, à part cette réserve, question suspense, rien à redire.
Mon problème avec Franck Thilliez, c'est d'une part le style : on a un peu l'impression qu'il écrit a minima. Moi j'aime bien qu'un auteur soit un peu exigeant envers son lecteur, qui n'est pas nécessairement un imbécile... Du coup effectivement, lire ce texte ne demande aucun effort, et ne fait guère appel à l'imagination. Tout est dit, exprimé, rien n'est suggéré. La peur est là, certes, mais contrairement à certains textes où l'effort qu'on fait pour les lire est récompensé par le fait qu'ils vous restent dans la tête longtemps, justement parce qu'ils ont su faire appel à notre propre imagination, à notre intelligence et à nos émotions les plus profondes, Le Syndrome E s'oublie vite, trop vite. En outre, la psychologie des personnages reste effleurée. L'évocation des obsessions des deux flics m'a fait penser à l'approche d'un Olivier Marchal, chez qui les flics sont tous victimes de leur métier, et nécessairement quasi-psychopathes ! A croire que ces humains n'ont que leur métier pour psychologie, ce qui serait quand même dramatique ! C'est la même chose ici : Sharko comme Hennebelle sont tous les deux traumatisés par leur vécu professionnel, mais en-dehors de cela ce qu'on sait d'eux ne donne guère l'envie d'en savoir plus. La scène de (presque) fin, où Thilliez présente comme le bonheur ultime un après-midi passé en famille sur une plage noire de monde, m'a agacée par sa banalité. Alors, me demanderez-vous, ça se termine bien ? Eh bien, pas vraiment... Les flics n'ont-ils pas droit au bonheur ? Pour le savoir (ou pas ?), vous n'avez qu'à lire la suite, qui s'appelle Gattaca
Franck Thilliez, Le Syndrome E, Fleuve noir
Le roman est également disponible en audio-livre chez Audiolib, lu par Michel Raimbault de sa voix grave et éraillée.

Avec Franck Thilliez, du suspens entre les oreilles !

Commençons par une mise au point, je n'ai pas lu Le syndrome E de Franck Thilliez, je l'ai écouté dans sa version Audiolib. Certains diront que cela n'a rien à voir avec un livre mais pourquoi se priver de la possibilité de se plonger dans l'univers de cet auteur même dans les encombrements (nombreux et récurrents). L'interprétation de Michel Raimbault mérite le détour car l'acteur met de la voix avec talent dans ce texte dense qui nécessite de la concentration. Les personnages sont joués avec des intonations différentes pour ne pas mélanger les rôles dans les dialogues nombreux, sans tomber dans la caricature qui est parfois au rendez-vous des pièces radiophoniques.

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