6 décembre 2013

Canardo, un canard qui n'a pas froid aux yeux !

Canardo est à la BD ce que Mike Hammer est au polar avec une touche de désespoir en plus. Canard anthropomorphe, ce personnage créé par Sokal incarne un détective privé hors du commun. Les aventures, éditées maintenant sous la forme de compilations de trois albums par volume, sont dans la plus pure tradition du polar à l'américaine des années 50. Noires à souhait, se terminant toujours mal pour les personnages collatéraux, situées dans un univers déjanté de bars louches peuplés d'une faune que ne renierait pas Dashiell Hammett ou Raymond Chandler. Ces récits complexes menés tambour battant permettent à l'auteur de montrer à la fois son talent de graphiste et de scénariste. Si le personnage central du canard alcoolique et fumeur invétéré, affublé d'un imper à la Colombo, le colt leste et précis, est souvent en première ligne, l'auteur n'hésite pas à mettre en valeur des figures qui donnent le style au récit. Chien délirant en duffle coat élimé à la recherche de sa belle, chat énorme et cruel en quête d'une descendance dans des paysages de neige et de glace ou chanteuse de cabaret tubarde qui déclenche des tsunamis lorsqu'elle interprète un air bien connu des années 40. A l'attention des futurs lecteurs qui se laisseront séduire par ce terrible canard qui siffle les bouteilles d'alcool fort sans prendre le temps de respirer, il est impératif de lire les histoires dans l'ordre de publication car chacune d'elle apporte son grain de sel ou de sable à la personnalité de ce détective qui ne claque pas du bec pour rien, quitte à faire du grabuge !
 Volume 1 : Le chien debout (1981) - La marque de Raspoutine (1982) - La mort douce (1983) édité chez Casterman

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