Côté contenu, il faut avouer que ce roman n'a pas l'originalité d'un texte comme La voix qui avait surpris les lecteurs en quête de renouveau. Probablement par l'absence du commissaire Erlendur auquel les fidèles s'étaient attachés. D'autant que Sigurdur Oli qui est le héros de ce nouveau roman n'a pas la carrure et l'épaisseur de son patron. Curieux qu'un auteur comme Indridason qui commence à avoir de la bouteille et qui avait réussi à imposer un personnage majeur avec une personnalité profonde et déterminante pour les récits s'en détourne volontairement tout en voulant pourtant rester dans le même registre (lieu, commissariat, adjoints...). Imaginez Simenon laissant la place aux adjoints de Maigret... Impensable ! Lorsqu'un auteur de ce niveau désire s'aventurer vers d'autres univers il change radicalement de personnages afin d'éviter cet écueil qui peut conduire au naufrage. Heureusement la version audio là aussi est idéale car elle nous fait plus facilement oublier l'infidélité d'Indridason à l'égard de son héros récurent. Même chose pour l'intrigue proprement dite qui n'apporte guère de nouveauté en tant que vecteur d'une analyse sociale et culturelle d'une société islandaise en plein désarroi. L'enquête qui repose sur un crime en apparence banal met d'ailleurs beaucoup de temps à s'éclaircir, sans grande surprise avec en parallèle une histoire de pédophile mainte fois rabâchée. Et pourtant la version audio est plutôt agréable à suivre. Marc Delhausse qui lit ce texte avec entrain et conviction réussit à mettre du suspens là ou la version papier paraît terne au lecteur exigeant. Ce qui, pour conclure, fait penser que des auteurs de polars renommés qui ont du mal à se renouveler devraient peut-être se pencher un peu plus sur ce mode de diffusion et créer des romans spécifiquement conçus pour être lus ou joués à la manière d'une pièce radiophonique.
Fred
Audiolib - La muraille de lave - durée : 10h35 d'écoute u format MP3 (octobre 2012).
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