18 juillet 2015

Harrogate 2015 : Irish noir

Eoin McNamee, Stuart Neville, Adrian McKinty et Steve Cavanagh
Partant du constant que les auteurs de noir irlandais sont de plus en plus nombreux, il paraissait normal de leur ouvrir une table ronde spécifique. Celle-ci, présentée par Brian Mc Gilloway, lui-même auteur des enquêtes de Benedict Devlin et Lucy Black, réunissait Eoin McNamee (voir interview et chronique ici), Stuart Neville (voir chronique ici), Adrian McKinty (voir chronique ici) et Steve Cavanagh.




Eoin McNamee, Stuart Neville et Adrian McKinty

Adrian McKinty

Stuart Neville

La conversation s'est très vite orientée sur la difficulté à parler de ce que les Anglo-saxons appellent encore pudiquement les "troubles" de l'Irlande du nord, chaque auteur a donc évoqué sa propre approche de la question, même si la plupart d'entre eux étaient évidemment trop jeunes pour avoir été vraiment immergés en tant qu'adultes dans cette période qui laisse des cicatrices encore mal refermées. Adrian McKinty a souligné que le pathos qui entoure encore le sujet, et qui donne souvent aux fictions qui y sont liées une tournure tragique, oublie simplement de rendre compte du fait que pendant que se déroulaient les fameux "troubles", la vie continuait, voire que les Irlandais savaient aussi faire dans l'auto-dérision. Il se rappelle les lendemains d'attaques terroristes : "Bien sûr, c'était tragique. Mais le jour d'après, sur les terrains de jeu et dans les pubs, les gens savaient en parler avec un certain humour noir. C'est peut-être de là, en partie, que vient le style du roman noir irlandais." Mais tous se rappellent aussi, avec émotion, le jour des funérailles de Bobby Sands en 1981, qui a vu déferler dans Belfast une foule de 100 000 Irlandais bouleversés.
McKinty raconte aussi comment, au début des années 2000, il a proposé une idée géniale à une chaîne de télévision : une série qui se déroulerait à Belfast dans les années 70. Il y avait tout : la mode, la musique, l'ambiance... En fait, Life on Mars m'a tout piqué. Mon interlocuteur m'a regardé dans les yeux et m'a dit : Jeune homme, c'est la pire idée qu'on m'aie jamais proposée... Il faut dire qu'à l'époque, pour le monde extérieur, l'Irlande, c'était encore un peu L'homme tranquille..."

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