Après L'eau rouge et La femme du deuxième étage, voici le troisième roman traduit en français du Croate Jurica Pavičić, qui, en trois ans, a remporté de nombreux prix et réussi à conquérir un public français fidèle et fervent (voir ici). On n'oubliera pas son recueil de nouvelles Le collectionneur de serpents, où il faisait un portrait saisissant de son pays et son histoire tourmentée. Avec Mater Dolorosa, il démontre une fois encore qu'il mérite largement le qualificatif de romancier féministe - qu'il accepte d'ailleurs volontiers. Dans tous ses romans, Jurica Pavičić travaille en virtuose à un équilibre entre histoire personnelle et histoire politique et sociale. Avec Mater Dolorosa, il a peut-être réussi à atteindre une forme de perfection en la matière.