6 septembre 2011

Un feu d'artifice pour les neurones avec Daniel Pennac

Au Bonheur des ogres de Daniel Pennac c’est comme la barbe à papa. C’est beau, c’est gros, ça colle, on s’en met partout … mais quel plaisir et que c’est bon ! C’est écrit aux petits oignons, on finit par en oublier le fond pour en déguster la forme. C’est le bouquin de tribu, de copains, de clébard qui pue, un album de portraits à la Freaks, de crimes qui éclaboussent. C’est tellement goûteux qu’on ne demande pas l’addition à la fin en espérant que le loufiat va nous en remettre une tournée d’office. Hou là là ! Comment se fait-il que ce 300 pages en corps 10 ne soit pas exposé dans un musée, que les Belles lettres ne l’aient consacré, qu’il n’ait pas été traduit en latin et en grec. Ce type a un don, un cadeau divin, un truc que seule une fée peut déposer dans le berceau pour étaler les mots avec autant de perfidie. "Pennac, tes ogres m’ont tuer" ... Tiens ça me rappelle quelque chose ! Ce bouquin devrait être en pile devant les boulangeries. Offert dès la deuxième baguette. Un exemplaire devant chaque place de l’hémicycle avec interdiction de prendre la parole avant de l’avoir parcouru sept fois. Je ne sais pas pour vous mais après l’avoir avalé d’une traite j’ai vu la vie autrement comme dans le viseur d’un vieux Leica qui a connu les heures noires du 24x36. C’est sûr... Je ne pénétrerai plus jamais dans un grand magasin sans penser à Malaussène et à sa famille Adams version Belleville.

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