Le Festival du Goéland masqué, après deux ans d'absence forcée, a fait son grand retour à Penmarc'h (Finistère) le week-end du 4 au 6 juin dernier. Habituée en tant que visiteuse de ce moment festif depuis de nombreuses années, j'ai tout naturellement profité de mon installation près de Penmarc'h pour rejoindre les formidables bénévoles de l'association, et du même coup pour passer de l'autre côté du miroir. Rassurez-vous, je ne vais pas vous livrer les secrets de l'organisation d'un festival, juste constater avec vous que... c'est un sacré boulot, ce qui n'étonnera personne. Le Goéland masqué souffre de deux handicaps : il se tient traditionnellement le week-end de la Pentecôte, donc en même temps que Étonnants Voyageurs à Saint-Malo, qui exerce une attraction irrésistible et naturelle pour auteurs et éditeurs. Le second handicap n'en est pas vraiment un : Penmarc'h est situé littéralement "au bout de la terre" : il faut faire l'effort d'y venir - mais les auteurs et les éditeurs qui viennent jusque-là ont tendance à y revenir. C'est bon signe ! La faute pêle-mêle à l'accueil chaleureux, aux paysages remarquables, aux langoustines savoureuses, aux bars de bord de mer et au soleil qui, une fois de plus, nous a fait l'honneur de sa présence.
Après deux ans de frustration, le Festival et ses organisateurs avaient hâte de retrouver leurs invités, auteurs et éditeurs, mais aussi le public. Pari gagné, les visiteurs étaient au rendez-vous, et les deux pôles "jeunesse" et "BD" ont trouvé un large public, tout comme les auteurs de polars qui ont pu rencontrer et échanger avec leurs lecteurs. Plus de 50 auteurs, dessinateurs et illustrateurs, une quinzaine de rencontres, des lectures, des ateliers, des prix, des animations, des concerts, des dîners au pied du phare ou au bord de l'idyllique plage de Pors Scarn : trois jours durant, le Goéland masqué a répondu aux attentes de ses visiteurs et fait la preuve que la littérature est un formidable point de rencontre.
Quelques photos pour illustrer quelques temps forts du festival. Dans quelques jours, vous pourrez écouter l'intégralité des rencontres sur le site du Goéland masqué.
L'inauguration était placée sous le signe d'un hommage à l'Ukraine, avec une lecture en ukrainien et en français d'un texte d'Andrei Khourkov.La première rencontre, animée par Fabienne Regnaut, a permis au public de faire la connaissance de Yan Lespoux, dont le recueil de nouvelles Presqu'îles (Agullo) a séduit une bonne partie du jury et des lecteurs.
Jean-Bernard Pouy, Patrick Raynal et Marc Villard, interrogés par Alain Ouannes, ont échangé autour d'une grande question : le roman noir, une littérature désenchantée ?
Graeme Macrae Burnet a répondu à nos questions autour de son dernier roman, Une Patiente (Sonatine - voir chronique ici ) et a également évoqué ses deux romans situés en France - la troisième enquête de l'inspecteur Gorski est en préparation - et sa passion pour Georges Simenon.
Laurent Petitmangin a parlé de Ce qu'il faut de nuit et Ainsi Berlin (la Manufacture de livres), confiant que le grand point commun entre ses deux romans en apparence si différents était l'idée de fidélité.
Frédéric Paulin, à propos de son dernier roman La Nuit tombée sur nos âmes (Agullo), a expliqué en quoi la répression et les brutalités survenues à Gênes en 2001 en marge du G8 ont constitué un tournant, voire un point de non-retour au sein des mouvements altermondialistes et contestataires internationaux.
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