26 juillet 2013

La canicule vous épuise : Une pinte de Bruen, et ça repart...

Comment patienter jusqu'en octobre, date de la sortie du nouveau Ken Bruen ? Facile, en lisant du Ken Bruen... Mais du Ken Bruen canal historique, du Ken Bruen des débuts. Car quand on aime un auteur, rien n'est plus passionnant que de découvrir les premiers écrits. Mon conseil : ne lire ces deux recueils qu'après avoir lu plusieurs romans du maître, pour avoir le plaisir d'y trouver des thèmes, des sources, des débuts d'intrigue, des personnages, des figures de style qui, un peu plus tard, prendront leur envol dans un roman d'une des deux séries de Ken Bruen.

22 juillet 2013

Festival de Harrogate : premières impressions en images

Toujours un peu difficile de redescendre après un festival, surtout quand il s'agit de Harrogate. Inutile de s'essayer au jeu des comparaisons : le festival de Harrogate n'a pas son pareil. Au début, on est un peu surpris : toutes les manifestations sont concentrées en un lieu unique, l'hôtel Old Swan, là où Agatha Christie se réfugia lors de sa célèbre fugue de 1926. Un hôtel victorien, au cœur d'une ville victorienne, entouré de grands arbres et d'une pelouse sur laquelle sont, pour l'occasion, dressés des "wigwams" qui accueillent la librairie et la table de signatures. Pour un peu, on se croirait dans une garden-party.










Paul Cleave, Markus Naegele et Wulf Dorn
Mark Billingham et Lee Child


 Et pourtant, c'est bien là que vont se succéder les plus grands noms de la littérature policière. C'est là qu'on va croiser, en allant chercher son café, Lee Child et Mark Billingham en pleine discussion à l'ombre des grands arbres, Paul Cleave, Wulf Dorn et l'éditeur allemand Markus Naegele (Heyne), Ian Rankin à la recherche de William McIlvanney, Val McDermid en proie aux angoisses de l'organisation, Steve Mosby en pleine argumentation, Stuart McBride, Cathi Unsworth, Belinda Bauer, Kate Atkinson et tous les autres, y compris les blogueurs, au taquet ! Je ne vais pas vous faire le coup du programme, vous pouvez aller voir sur le site !

17 juillet 2013

Hervé Sard, "Le Crépuscule des gueux" - La mort ne fait pas la différence

Le dingue a remis le couvert... Tel est le titre du premier chapitre. Comme si la pauvreté ne suffisait pas, la police débarque au Quai des Gueux, près de la ligne de RER. Le Quai des Gueux, un monde dans le monde et hors du monde à la fois, en banlieue. Une sorte de petit royaume, deux femmes, Boop et Môme, et puis Capo, Boc, Krishna. Et Luigi, mais pas pour longtemps. Parce que Luigi, quand les flics s'approchent, il s'éloigne. Vu qu'il a purgé une belle peine de prison pour meurtre, si on cherche un suspect, ce sera lui, assurément.

15 juillet 2013

Dans "La Maison" de Nicolas Jaillet, il ne fait pas bon vivre...

Quel étrange roman que ce livre publié par la maison d'édition havraise Rue du départ. Marcus Malte ne s'y est pas trompé, qui dans sa préface écrit : ""Car cette maison est une cage, c'est une prison. C'est un tombeau. C'est, en réalité, précisément ce que ses habitants en ont fait. C'est l'enfer." Nous voilà prévenus. Nous autres amateurs de polars, nous avons l'habitude d'avoir peur, il nous en faut pour nous impressionner, nous les bravaches. Nicolas Jaillet n'a pas pour ambition de nous donner des cauchemars et de nous faire regarder sous le lit. Son roman est, sans nul doute, en partie autobiographique. Car on n'imagine pas des histoires comme celles-là. Pas de sang, ou si peu. Des souvenirs, vrais ou faux. De la haine, étouffée jusqu'à l'asphyxie. Des personnages en souffrance, des personnages qui infligent la douleur, qui ne parlent pas, qui sentent à peine. Voilà ce que nous donne à lire Nicolas Jaillet.

14 juillet 2013

La police scientifique à la loupe dans "Science et Vie"

Dix crimes historiques élucidés par la science : voilà l'accroche de ce numéro spécial, qu'on trouve encore en librairie, et qui ravira les amateurs des séries genre "Experts". Pour rendre le sujet attractif, l'équipe éditoriale nous fait remonter jusqu'à 5300 ans en arrière, sur une scène de crime décortiquée par des archéologues, puis nous ramène au XXe siècle avec par exemple l'affaire des parapluies bulgares. De siècle en siècle, on découvrira dans la revue l'évolution de la technique et de la science au service de l'enquête. Hyper documenté, avec des photos qui font froid dans le dos,ce magazine ne manquera pas de passionner les lecteurs de polars qui comprendront enfin comment fonctionne le luminol, ou ce que sont des résidus de tir et autres traces corporelles et biologiques qui font les choux gras des journaux télévisés et des émissions spécialisées sur la criminalité.

De la revue au musée


Profitons-en pour rappeler qu'il existe à Paris un musée de la préfecture de police situé dans l’hôtel de police du Ve arrondissement (4, rue de la Montagne Sainte-Geneviève) qui retrace l’histoire de la police parisienne du XVIIe siècle à nos jours et propose plus de 2000 documents et objets (dont une très belle collection de tenues et d'uniformes) qui racontent le quotidien parfois cocasse, mais aussi souvent dangereux, des acteurs de l'ordre et de la loi! Un musée incontournable pour tout amateur de polar historique.

Frédéric

12 juillet 2013

Jo Nesbo parle au "Telegraph"

Le Telegraph publie aujourd'hui une interview en vidéo de Jo Nesbo. De la genèse du premier livre à la technique d'écriture, cette série de questions-réponses nous en apprend beaucoup sur l'auteur du Bonhomme de neige, qui devrait être adapté à l'écran par Martin Scorsese. Voici la transcription en français. 
Première partie
L'idée de L'homme chauve-souris ne s'est développée qu'à mi-chemin de l'écriture. C'était le premier livre que j'écrivais, j'allais en Australie à l'époque, en 1997. Je voulais écrire, mais je n'avais même pas en tête l'idée que ce serait publié.

10 juillet 2013

Stories of the Dogs : 22 auteurs de roman noir rendent hommage à Dominique Laboubée, leader des Dogs

Et si on parlait musique ? Non, vous ne vous êtes pas trompé d'adresse, car dans cette musique-là, il y a du roman noir qui sommeille. En 1973 naissait à Rouen un groupe de rock devenu légendaire, les Dogs. Avec, au chant et à la guitare, Dominique Laboubée. En 2001 sortira le dernier album des Dogs, un double live baptisé Short, fast and tight. Et en 2002, le groupe s'embarque pour une tournée américaine. Lors du premier concert new-yorkais, Dominique Laboubée fait un malaise. Il mourra deux jours plus tard à 45 ans d'un cancer du poumon foudroyant. Pendant 30 ans, les Dogs auront défendu un rock authentique, sobre et coupant, élégant et racé, à coups de concerts mémorables et de 10 albums précieux. Pour beaucoup, ils auront été le meilleur groupe français, exigeants, puristes et magnifiquement intransigeants. Dans la musique des Dogs, c'est sûr, il y avait de la graine de roman noir. Une vidéo de Too Much Class for the Neighbourhood :


9 juillet 2013

Une soirée Fantômas avec Yann Tiersen

Fantômas, ça vous dit quelque chose ? Louis de Funès et Jean Marais, bien sûr... Perdu ! Remontons le temps. C'est en 1911 que Pierre Souvestre et Marcel Allain publient leur première aventure de Fantômas, génie du crime. Le premier volume d'une série qui allait en compter 32 ! Eh oui, à l'époque le contrat d'édition les obligeait à publier un roman par mois... Ça c'est du personnage récurrent ou je ne m'y connais pas. Contrairement à ce que les adaptations avec de Funès et Marais voudraient nous faire croire, Fantômas est un personnage plutôt sombre. Il ne recule pas devant la violence extrême, son sens moral lui est très personnel, il est le parfait méchant, d'autant plus qu'il est masqué, ouvrant ainsi la voie aux fantasmes les plus fous. Si Allain et Souvestre sont aujourd'hui quelque peu oubliés, les films que Louis Feuillade a tirés des cinq premiers romans sont restés dans l'histoire du cinéma. On rappellera au passage que Feuillade est également le père de la série des Vampires, feuilleton criminel dont l'héroïne, Irma Vep, interprétée par la fascinante Musidora, fait elle aussi l'objet d'une sorte de culte.
Pour célébrer le centième anniversaire de la sortie du film Fantômas, ainsi que la restauration par Gaumont de l’œuvre cinématographique, le théâtre du Châtelet à Paris accueillera le 31 octobre prochain une "Nuit Fantomas", avec projection accompagnée par le musicien Yann Tiersen, le guitariste anglais James Blackshaw, le Quartet à cordes islandais Amiina et les percussionnistes japonais The Boredoms.
Une soirée délicieusement étrange en perspective...
Co-production: Gaumont et ZDF en collaboration avec ARTE et le Théâtre du Châtelet.

7 juillet 2013

Quand Caryl Férey s'amuse, nous aussi!

J'avais prévu de vous entretenir du drôle de petit livre sorti chez Points Seuil, Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale. Et puis je suis tombée sur le troisième volume de la série d'été des Petits polars du Monde, signé... Caryl Férey et illustré par Charles Berbérian. Du coup, vous aurez droit à deux Férey pour le prix d'un. Avec un point commun : quand Caryl Férey se lâche, il met son lecteur d'humeur folâtre, voire un peu hystérique!

6 juillet 2013

Karim Miské, Arab Jazz : quand un poète mène l'enquête

Karim Miské, documentariste chevronné - ses films ont été diffusés sur Arte, France 2, Canal +, Channel 4 entre autres - s'est mis à la littérature sur le tard, si l'on peut dire, puisqu'il a publié ce premier roman en 2012, à 48 ans. On peut également retrouver sa plume de journaliste sur Rue89, Le Monde, ainsi que sur le site des Inrockuptibles. Il est aussi le co-animateur d'ateliers d'écriture originaux, les "Work in Progress", au cours desquels des auteurs publiés ou non peuvent partager leurs interrogations avec des lecteurs, ainsi que de soirées thématiques sur le cinéma.
Arab Jazz se déroule à Paris 19e, quartier cosmopolite et multiculturel par exemple. Ahmed Taroudant, métis trentenaire, vit de son allocation d'adulte handicapé dans un petit studio littéralement tapissé de polars qu'Ahmed achète par dizaines chez Paul, libraire d'occasion. Ahmed est un solitaire, un ermite dont la grotte serait faite d'un peu de Connelly, de Coben, de Cornwell...

2 juillet 2013

Les six romans sélectionnés pour le prix Theakston du festival de Harrogate

Les six titres retenus pour le Theakstons Old Peculier Crime Novel of the Year Award, un des plus importants prix récompensant un roman policier anglais ou irlandais, remis au Festival de Harrogate très bientôt sont :

Rush of Blood- Mark Billingham

Safe House- Chris Ewan

The Lewis Man- Peter May

Gods and Beasts- Denise Mina

Stolen Souls- Stuart Neville

A Dark Redemption- Stav Sherez

Le jury sera présidé par Val McDermid, David Swillman, Simon Theakston et Kate Mosse. En 2012, Denise Mina avait été couronnée pour son roman La fin de la saison des guêpes.

1 juillet 2013

James Lee Burke lâche du lest avec "La descente de Pégase"

Avec La descente de Pégase,  James Lee Burke coupe délibérément la bride de Dave Robicheaux et cela se sent car ce qui fait le charme des livres jusqu'alors, en l’occurrence la description romantique et soignée de la région où se situe l'histoire, les réflexions existentielles que propose l'auteur dans la bouche de ses personnages, n'est plus en adéquation avec l'action qui est devenue franchement violente et sans finesse. Robicheaux devient peu à peu une brute ordinaire et stupide, incontrôlable, capable du pire sans aucun scrupule. Ce que je sentais bien depuis quelques textes malgré la silhouette de Tommy Lee Jones qui reste attachée au personnage depuis le film de Tavernier. Finies les délectables introspections qui conduisaient parfois à une violence inévitable mais en la justifiant par le contexte. Ici, Robicheaux est tout à fait capable de buter froidement un mauvais garçon uniquement parce qu'il a fait avaler un tube d'anticafard à son raton laveur. Ce roman est tout à fait dans l'esprit des nouveaux feuilletons américains qui décrivent uniquement la violence et ne cherchent plus à la justifier (style Sons of Anarchy). Sans proposer d'autres solutions, imposant des personnages qui font le mal... juste pour le mal parce que là-bas il parait que ça fait du bien. En plus on sent que l'auteur vieillit et ajoute par-ci par-là de petites scènes de cul sans intérêt que je ne pensais trouver que dans les écrits moqués d'un ancien président. Bref, ce polar qui est situé juste avant la destruction de la Nouvelle-Orléans par l'ouragan Katrina qui a fait l'objet d'un autre épisode qui devrait être en poche un jour ou l'autre. Malheureusement James Lee Burke a perdu avec ce poche un de ses fidèles lecteurs et je ne suis pas certain d'ajouter ce futur polar à mon panier de la ménagère, sauf si quelqu'un me démontre le contraire.
Fred

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