1 juillet 2013

James Lee Burke lâche du lest avec "La descente de Pégase"

Avec La descente de Pégase,  James Lee Burke coupe délibérément la bride de Dave Robicheaux et cela se sent car ce qui fait le charme des livres jusqu'alors, en l’occurrence la description romantique et soignée de la région où se situe l'histoire, les réflexions existentielles que propose l'auteur dans la bouche de ses personnages, n'est plus en adéquation avec l'action qui est devenue franchement violente et sans finesse. Robicheaux devient peu à peu une brute ordinaire et stupide, incontrôlable, capable du pire sans aucun scrupule. Ce que je sentais bien depuis quelques textes malgré la silhouette de Tommy Lee Jones qui reste attachée au personnage depuis le film de Tavernier. Finies les délectables introspections qui conduisaient parfois à une violence inévitable mais en la justifiant par le contexte. Ici, Robicheaux est tout à fait capable de buter froidement un mauvais garçon uniquement parce qu'il a fait avaler un tube d'anticafard à son raton laveur. Ce roman est tout à fait dans l'esprit des nouveaux feuilletons américains qui décrivent uniquement la violence et ne cherchent plus à la justifier (style Sons of Anarchy). Sans proposer d'autres solutions, imposant des personnages qui font le mal... juste pour le mal parce que là-bas il parait que ça fait du bien. En plus on sent que l'auteur vieillit et ajoute par-ci par-là de petites scènes de cul sans intérêt que je ne pensais trouver que dans les écrits moqués d'un ancien président. Bref, ce polar qui est situé juste avant la destruction de la Nouvelle-Orléans par l'ouragan Katrina qui a fait l'objet d'un autre épisode qui devrait être en poche un jour ou l'autre. Malheureusement James Lee Burke a perdu avec ce poche un de ses fidèles lecteurs et je ne suis pas certain d'ajouter ce futur polar à mon panier de la ménagère, sauf si quelqu'un me démontre le contraire.
Fred

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