Le sang de la vigne est surtout connu du grand public par la série télé qui a été tirée des romans de Jean-Pierre Alaux et Noël Balen édités chez Fayard. Le dernier en date que nous avons eu entre les mains est consacré à la région bordelaise particulièrement bien décrite par ces auteurs qui connaissent leur sujet. L’œnologue Benjamin Cooker (transformé en Level pour la télévision) est en fait d'origine anglaise et cela se sent par son humour caractéristique qui agrémente le roman dont le nom en soi est déjà astucieux: Crise aigüe dans les Graves. Il y est question de la mort brutale d'un négociant et propriétaire. On y trouve tous les ingrédients d'un bon suspens avec une veuve pas si éplorée que ça, un neveu un peu trop présent et une sœur qui a la tête sur les épaules. Cette histoire est d'actualité puisqu'on y évoque les arcanes du marché du vin avec la Chine qui peut se révéler dangereux pour qui s'y aventure surtout lorsque les produits ne sont pas ce qu'ils prétendent être. Le roman se lit d'une traite d'autant qu'écrit gros, le texte ne s'étend pas sur un nombre de pages considérable comme c'est la tendance actuelle. L'adaptation télévisuelle ne rend pas le style original de ces polars viticoles car le personnage et son associé sont très différents de l'image donnée par Pierre Arditi et Yoann Denaive. Jusqu'à la voiture du héros qui est une vieille Mercedes décapotable hors d'âge et non pas un beau 4x4 rutilant. On ne peut que conseiller aux fidèles de la série diffusée le samedi soir d'éteindre pour une fois leur téléviseur et de se plonger dans un des 21 livres déjà édités.
Martine
A noter : Le premier roman de la série, Mission à Haut-Brion vient de sortir en langue anglaise (traduit par Anne Trager), au format numérique chez Le French Book, parution papier fin mai !
L'actualité totalement subjective du roman policier et du roman noir, films, salons, rencontres avec des auteurs,...
28 février 2014
27 février 2014
[NEWS] Les nouvelles du polar et du roman noir
Au sommaire cette semaine :
et plein d'autres choses...
C'est là que ça se passe !
- Tim Willocks
- Paul Colize
- Michael Mention
- Une définition du roman noir par... Roger Nimier
- Johnny Halliday (vous avez bien lu)
- George Pelecanos,
et plein d'autres choses...
C'est là que ça se passe !
26 février 2014
James Bond à la une dans "Demain ne meurt jamais"
Demain ne meurt jamais est le deuxième film avec Pierce Brosnan dans le rôle de 007. Cette fois le méchant est interprété par Jonathan Price dans la peau d'un magnat de la presse qui pense que les bonnes nouvelles sont les mauvaises nouvelles. Pour cela il anticipe les gros titres en créant lui-même un conflit en mer de Chine à l'aide d'un bateau furtif lanceur de missiles. Pour cette fois James Bond est associé à une espionne chinoise qui est jouée par Michelle Yeoh au mieux de sa forme. Pour ce qui est des gadgets on ne sera pas surpris de voir une grosse BMW conduite de la place arrière à l'aide d'une télécommande planquée dans un portable. Enfin le morceau de bravoure est une poursuite entre un hélicoptère et une moto conduite par deux personnes attachées ensemble et tenant chacune un côté du guidon... tout cela sur les toits d'un quartier populaire d'Hanoï. Cet épisode met l'accent sur l'action avec un grand A et beaucoup d'explosions bien rouges et jaunes pour crever l'écran.
25 février 2014
Le retour du roman d'espionnage : Ian McEwan et Jonathan Coe chez les agents secrets
Ian McEwan |
Jonathan Coe |
Qu'est-ce qui se passe ? Ian McEwan sort un roman, formidable (Opération Sweet Tooth), c'est un roman d'espionnage (entre autres). Jonathan Coe publie un nouveau livre (Expo 58), délicieux, c'est un roman d'espionnage (et plus encore). Et le petit dernier de William Boyd, Solo ? Eh bien c'est un James Bond. Quant à Romain Slocombe, sa Première station avant l'abattoir, hommage aux Eric Ambler, Graham Greene, Somerset Maugham... un roman d'espionnage (voir chronique là et interview ici). Moins connu en France, mais pas pour longtemps, le roi du polar roumain, George Arion, nous gratifie en ce début d'année d'un formidable roman... d'espionnage, Cible royale (on en reparle très bientôt). D'où vient donc ce regain d'intérêt pour une littérature qui avait un peu perdu de sa vitalité ces derniers temps? Les turbulences internationales nous rendraient-elles curieux de ce qui se passe dans les coulisses de la diplomatie et des ministères? Je ne me risquerai pas à donner une réponse. En revanche, quel plaisir de lecture !
En 1995 James Bond change de peau dans "Goldeneye"
Lorsque Pierce Brosnan endosse le smoking de James Bond nous sommes au milieu des années 90. Le mur de Berlin est tombé depuis 1989 et la tension entre l'Ouest et l'Est n'est plus une priorité. C'est donc une histoire de vengeance qui va rythmer cet épisode qui fait la part belle aux effets spéciaux avec de nouveau les grands décors des premiers jours réduits en poussière dans les dernières minutes. L'électronique est un élément clé de ce film qui se veut plus moderne avec notamment un chef du Mi6 du genre féminin, parité oblige. Finie aussi la bécasse qui jouait Money Penny remplacée par une jolie actrice habituée des séries anglaises (Morse, Barnaby, Downton Abbey...). Pour évoquer l'acteur principal, l'impression est mitigée. Autant Timothy était sombre et violent autant Pierce est souriant et charmeur. Sourire dentifrice et silhouette mannequin même dans les pires moments. Pour mettre les aficionados à l'aise on a même droit au retour de la belle Aston Martin DB5 qui nous fait un super numéro de poursuite avant de laisser la place à une BMW beaucoup plus moderne mais tellement moins séduisante.
23 février 2014
Olivier Bordaçarre et son "Dernier désir" à la librairie Charybde
Jeudi 20 février : Hugues Robert accueille à la librairie Charybde (129 rue de Charenton - 75012 Paris) Olivier Bordaçarre, venu parler de Dernier désir (voir la chronique ici) et de son travail d'écrivain. Morceaux choisis.
Olivier Bordaçarre, en plus de son activité de romancier, travaille aussi pour le théâtre en tant qu'auteur, metteur en scène et acteur. Après avoir interprété à haute voix le chapitre 4 de Dernier désir, une dizaine de pages qui brosse un portrait à la fois savoureux et inquiétant du personnage de Vladimir Martin, il était naturel que l'auteur enchaîne sur le lien entre théâtre et roman, et presqu'aussitôt évoque la musique, qui tient toujours un rôle central dans ses romans.
Olivier Bordaçarre, en plus de son activité de romancier, travaille aussi pour le théâtre en tant qu'auteur, metteur en scène et acteur. Après avoir interprété à haute voix le chapitre 4 de Dernier désir, une dizaine de pages qui brosse un portrait à la fois savoureux et inquiétant du personnage de Vladimir Martin, il était naturel que l'auteur enchaîne sur le lien entre théâtre et roman, et presqu'aussitôt évoque la musique, qui tient toujours un rôle central dans ses romans.
George Lazenby, un OVNI dans la galaxie Bond
Sean Connery était aux abonnés absents depuis sa dernière apparition en smoking dans le rôle de 007 mais les producteurs trop gourmands ne pouvaient en rester là avec le succès de la série. Pas question d'attendre que se présente un digne successeur. C'est alors qu'un curieux acteur, pas beau, pas sexy, à des années lumière du dernier représentant en date, avec même un accent venu de l'autre côté du monde, fit son entrée dans la globosphère Bond. Sacré Lazenby, qu'est-ce que tu es venu faire dans cette galère qui non seulement a bien failli faire capoter la poule aux œufs d'or, mais t'a coûté définitivement ta carrière d'acteur? C'est vrai qu'en dehors de quelques pubs dans ton pays natal, tu n'avais pas vraiment fait l'acteur avec un grand A. Le bide fut tel que la production ne voulut pas que tu fasses les avant-premières et autres conférences de presse, au point que c'est de ta propre initiative que tu t'es montré tout souriant mais la mâchoire un peu crispée aux journalistes pour leur prouver que tu étais à la hauteur du personnage.
22 février 2014
Sean Connery roi de la petite reine dans "Jamais plus jamais"
007 comme vous le verrez "jamais plus jamais" |
Nous sommes en 1983, Octopussy, avec Roger Moore, vient de sortir. Et voilà-t-il pas qu'au grand bonheur des fans de la première heure, déboule sur les écrans ce Jamais plus jamais, qui voit le retour dans le rôle de 007 du sémillant Sean Connery. Qui pourtant, en 1971, avait déclaré, après la sortie de Les diamants sont éternels : "James Bond, jamais plus". On peut donc considérer le titre comme une petite taquinerie à l'égard du bel Écossais, qui n'en tint pas rigueur à la production, d'autant que ce film lui rapporta, dit-on, le cachet phénoménal à l'époque de 5 millions de dollars...
A l'origine de cette coexistence sur les écrans de deux incarnations de l'agent secret, une sombre affaire juridique. Avant même que le premier James Bond ne soit tourné, Ian Fleming avait co-écrit avec le producteur et scénariste Kevin McClory le script qui devait constituer le premier film. Qui ne sera jamais tourné faute de budget. Du coup, Fleming réutilise allègrement les éléments du script dans son roman Opération Tonnerre. McClory contre-attaque et gagne, se retrouvant du coup propriétaire des droits cinématographiques sur le scénario. Mais Fleming vend les droits de la série des Bond aux célèbres Saltzmann et Broccoli, avec le succès qu'on sait. Ce ne sera qu'en 1983, donc, que McClory pourra venir à bout de son projet de film, s'offrant pour le panache un Sean Connery certes vieillissant, mais encore tout à fait consommable ! C'est donc une deuxième version d'Opération Tonnerre qui fait les beaux jours des salles de cinéma. Avec quelques différences, principalement de noms, par rapport à la première version.
Roger Moore en James Bond: humour, cocktails et petites pépées !
Dès 1973 Roger Moore prend la relève de Sean Connery en apportant au personnage de l'espion anglais une petite touche humoristique qui sera sa marque de fabrique tout au long de ses 7 apparitions dans le rôle de James Bond.
21 février 2014
Adios Timothy !
Finissons notre semaine avec James Bond au menu sur une note nostalgique car après Roger Moore c'est au tour de Timothy Dalton de prendre une retraite anticipée. Le scénario de Permis de tuer est particulièrement soigné avec d'excellents seconds rôles mais c'est à Q, interprété par Desmond Llewelyn que revient la vedette car pour une fois il reste longtemps à l'écran et participe activement à l'action. Pas de 007 ce week-end car on m'a prêté Top of the lake et je suis impatient de m'y plonger.
20 février 2014
1987, l'année du grand chambardement dans les services secrets anglais
Dommage qu'il n'y ait eu que deux James Bond avec Timothy Dalton car l'acteur se prêtait bien au personnage. Physique avantageux, une forme d'élégance plutôt réussie, un dynamisme qui faisait défaut au dernier 007 en date et un sérieux qui collait bien après l'humour version almanach Vermot des derniers épisodes. Dans Tuer n'est pas jouer il est question de la présence soviétique en Afghanistan et bien sûr d'un trafic de drogue. Ce nouveau personnage est assez proche du héros créé par Ian Fleming, en revanche on regrettera la disparition de Money Penny remplacée par une petite actrice insignifiante. Les gadgets eux aussi sont réduits au minimum donnant l'occasion à Timothy de se donner à fond dans sa mission, usant du revolver et de ses poings plutôt que de bidules et autres missiles planqués dans ses pompes pour se sortir d'un piège. En redonnant un côté plus réaliste à l'espion qui a déjà plus de 15 missions à hauts risques derrière lui les producteurs ont fait un pari qui n'a malheureusement eu que peu de succès auprès des fans de la première heure.
Avec Only Lovers Left Alive, Jim Jarmusch offre un film de vampires sombre, romantique et magnifique
Tilda Swinton (Eve) et Tom Hiddleston (Adam), l'une à Tanger, l'autre à Detroit. Deux êtres solitaires, mystérieux, deux vampires, deux amants qui s'aiment depuis la nuit des temps. Deux presque humains, ou plus qu'humains, magnifiques, fragiles et menacés. Tanger, ses ruelles sinueuses, ses marchés où l'on trouve tout, vraiment tout, ses échoppes, ses cafés où Eve retrouve Kit. Kit, alias Christopher Marlowe (incarné par John Hurt), dramaturge et poète anglais du XVIe siècle contemporain et rival de Shakespeare, réputé mort dans de mystérieuses et violentes circonstances, vampire de son état, qui l'approvisionne en sang bel et bon. Detroit, ex-empire de l'automobile, ses usines désaffectées, ses beaux quartiers désertés, en ruines. Et Adam, musicien maudit, tapi dans une villa ancienne aux airs franchement gothiques, collectionneur de guitares exceptionnelles que lui fournit son homme de confiance, un gentil zombie rocker. Adam qui a conclu avec un médecin de l'hôpital un pacte faustien : le médecin lui fournit le sang qui le fait vivre moyennant monnaie sonnante et trébuchante.
Ces deux-là, Adam et Eve, ne peuvent pas se passer longtemps l'un de l'autre. Adam, fragile, a besoin d'Eve, qui accourt en un vol de nuit pour le sauver de ses démons, le tirer de ses fascinations morbides. Quand survient Ava, la jeune sœur d'Eve, sorte de jeune barbare qui sème le malheur et le trouble partout où elle passe. Jarmusch ne faiblit pas, il persiste dans ses obsessions qui sont aussi, un peu, les nôtres. Il a soixante ans. Et alors ? Jarmusch ne se range pas, ne devient pas raisonnable. Il fait partie de ceux qui ne déçoivent pas, qui ne cèdent pas devant les pressions, sautent par-dessus les obstacles, s'obstinent dans leurs partis pris esthétiques. Il nous présente là deux vampires beaucoup moins monstrueux que bien des êtres dits "normaux". Deux êtres perdus dans un monde de plus en plus barbare et vénal, deux héros éminemment romantiques, terriblement attachants. Et du même coup, il nous offre un de ses meilleurs films, sans doute un des plus libres et des plus déchirants. Ce qui ne l'empêche pas, à coups de clins d’œil et d'allusions cocasses, de nous faire sourire tout au long de ce très beau film.
Ces deux-là, Adam et Eve, ne peuvent pas se passer longtemps l'un de l'autre. Adam, fragile, a besoin d'Eve, qui accourt en un vol de nuit pour le sauver de ses démons, le tirer de ses fascinations morbides. Quand survient Ava, la jeune sœur d'Eve, sorte de jeune barbare qui sème le malheur et le trouble partout où elle passe. Jarmusch ne faiblit pas, il persiste dans ses obsessions qui sont aussi, un peu, les nôtres. Il a soixante ans. Et alors ? Jarmusch ne se range pas, ne devient pas raisonnable. Il fait partie de ceux qui ne déçoivent pas, qui ne cèdent pas devant les pressions, sautent par-dessus les obstacles, s'obstinent dans leurs partis pris esthétiques. Il nous présente là deux vampires beaucoup moins monstrueux que bien des êtres dits "normaux". Deux êtres perdus dans un monde de plus en plus barbare et vénal, deux héros éminemment romantiques, terriblement attachants. Et du même coup, il nous offre un de ses meilleurs films, sans doute un des plus libres et des plus déchirants. Ce qui ne l'empêche pas, à coups de clins d’œil et d'allusions cocasses, de nous faire sourire tout au long de ce très beau film.
18 février 2014
Marin Ledun, l'interview en roue libre
Marin Ledun vient de publier chez Ombres Noires LE roman de ce début d’année (voir la chronique ici), salué un peu partout comme sa plus belle réussite. Un sujet pas facile, un traitement magistral, une écriture de plus en plus maîtrisée : L’homme qui a vu l’homme est un tournant dans la carrière de l’auteur. C’était vraiment le moment de le rencontrer, non ? Merci à lui.
Entre roman politique, roman partisan et roman engagé, comment vous situez-vous ?
J’écris du roman noir. Et pour moi le roman noir, c'est l'inverse d'un roman engagé. C'est forcément un roman politique puisque ça parle du monde dans lequel on vit. Surtout dans mon cas, puisque je traite de sujets plutôt contemporains.
Entre roman politique, roman partisan et roman engagé, comment vous situez-vous ?
J’écris du roman noir. Et pour moi le roman noir, c'est l'inverse d'un roman engagé. C'est forcément un roman politique puisque ça parle du monde dans lequel on vit. Surtout dans mon cas, puisque je traite de sujets plutôt contemporains.
17 février 2014
Roger Moore tire sa révérence
Les deux derniers James Bond en compagnie de Roger Moore ne dépareillent pas avec les bons crus de la collection. Octopussy , le treizième qui date de 1983 est une occasion de revoir Louis Jourdan, un acteur qui avait pratiquement disparu des écrans à cette époque. Parmi les moments de bravoure on a droit à une séance de voltige à bord d'un mini jet ultra maniable mais qui semble beaucoup consommer. Le scénario mitonné par un pro du film d'action ne laisse aucun moment de répit au spectateur avec une collection de paysages pour voyager sans quitter son fauteuil. En revanche ceux qui n'apprécient guère le cirque devront s'abstenir car 007 qui commence à accuser les années côtoie un duo de biens vilains lanceurs de couteaux. N'oublions pas la belle de jour et de nuit qui n'est autre que Maud Adams, charmante mais dangereuse créature qui semble particulièrement apprécier les œufs de Fabergé.
Passons à la dernière mission de Roger Moore qui va le mettre en concurrence avec Christopher Walken, plus fou que jamais. Ce Dangereusement vôtre qui se passe en partie en France nous fera monter quatre à quatre les marches de la Tour Eiffel pour mieux se jeter dans le vide en parachute. Les fans de séries anglaises retrouveront avec plaisir Patrick MacNee le héros de Chapeau melon qui fait une courte mais remarquée apparition. Quant au personnage de la méchante il est tenu par la sculpturale Grace Jones. Pour conclure la période Moore les auteurs surfent sur la vague du numérique avec une bataille finale dans un dirigeable au dessus de la Silicon Valley. Roger Moore méritait bien des vacances après ces acrobaties mouvementées qui ont eu raison de ses dernières forces.
Passons à la dernière mission de Roger Moore qui va le mettre en concurrence avec Christopher Walken, plus fou que jamais. Ce Dangereusement vôtre qui se passe en partie en France nous fera monter quatre à quatre les marches de la Tour Eiffel pour mieux se jeter dans le vide en parachute. Les fans de séries anglaises retrouveront avec plaisir Patrick MacNee le héros de Chapeau melon qui fait une courte mais remarquée apparition. Quant au personnage de la méchante il est tenu par la sculpturale Grace Jones. Pour conclure la période Moore les auteurs surfent sur la vague du numérique avec une bataille finale dans un dirigeable au dessus de la Silicon Valley. Roger Moore méritait bien des vacances après ces acrobaties mouvementées qui ont eu raison de ses dernières forces.
16 février 2014
Isabel Allende sait se faire des amis...
L'auteure chilienne vient de sortir son premier polar, intitulé Ripper, après avoir publié de nombreux romans à succès. Las, la critique n'a pas été tendre avec cet essai non transformé. Bon, ce sont des choses qui arrivent. Plutôt que de se montrer philosophe face à cet éreintement quasi unanime, Mme Allende n'a rien trouvé de mieux que de dire qu'en fait son roman était une sorte de pastiche du genre. Déclenchant ainsi la colère de libraires qui retournent son livre, des lecteurs et des auteurs.
"Mon livre est un pastiche, affirme-t-elle. Il est ironique. Je ne suis pas particulièrement fan de romans policiers. Alors, pour me préparer à cette expérience d'écriture, j'ai lu les romans policiers qui se sont le mieux vendus en 2012 (...) Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas écrire ce type de roman. Trop macabre, trop violent, trop sombre. Et les personnages sont des gens terribles, des mauvaises personnes. Très amusantes, mais vraiment mauvaises.Alors je me suis dit : je vais m'attaquer au genre, écrire un mystère conforme à la formule et à ce qu'attend le lecteur, mais c'est une plaisanterie. Mon enquêteur ne sera pas un détective, un journaliste ou un policier séduisant. Ce sera un crétin de 16 ans."
"Mon livre est un pastiche, affirme-t-elle. Il est ironique. Je ne suis pas particulièrement fan de romans policiers. Alors, pour me préparer à cette expérience d'écriture, j'ai lu les romans policiers qui se sont le mieux vendus en 2012 (...) Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas écrire ce type de roman. Trop macabre, trop violent, trop sombre. Et les personnages sont des gens terribles, des mauvaises personnes. Très amusantes, mais vraiment mauvaises.Alors je me suis dit : je vais m'attaquer au genre, écrire un mystère conforme à la formule et à ce qu'attend le lecteur, mais c'est une plaisanterie. Mon enquêteur ne sera pas un détective, un journaliste ou un policier séduisant. Ce sera un crétin de 16 ans."
Ski, natation et escalade au programme de Roger Moore en 1981
Rien que pour vos yeux est le James Bond qu'il faut voir au moment des Jeux olympiques d'hiver car il fait la part belle aux scènes de skis et de patinage. En dehors de ces parties neigeuses, on a droit à une stupéfiante poursuite en voiture dont le clou du spectacle est une 2cv Citroën jaune qui a même donné lieu à une édition limitée de la part du constructeur français. Carole Bouquet a quant à elle le rôle envié par toutes les pinups de l'année 1981, date de sortie du film qui renouait avec du bon 007 pour nous faire oublier le précédent. Enfin les dernières scènes se passent dans un monastère perché en haut d'un rocher histoire de tester les talents d'escaladeur de Roger Moore qui commence à accuser son âge même s'il a encore de beaux restes et deux épisodes à venir avant son licenciement des services secrets britanniques. N'oublions pas le sosie de Margaret Thatcher qui fait une apparition juste avant le générique de fin.
Londres noir, un guide touristique dangereux concocté par Cathi Unsworth
Le livre dont j'ai envie de vous parler aujourd'hui n'est pas une nouveauté. Sorti en 2010 chez Asphalte, puis en 2012 en poche (Folio policier), Londres noir n'en est pas moins une lecture pratiquement obligatoire ! Dix-sept nouvelles classées en quatre parties qui chacune porte le titre d'une chanson interprétée par les Clash. Dix-sept nouvelles, chacune baptisée du nom d'un quartier de Londres. Et si je vous dis que ces textes ont été choisis par Cathi Unsworth, femme de goût s'il en est, je n'ai plus besoin de justifier le caractère obligatoire de cette lecture. Chaque histoire a son goût propre, sa vision singulière, et, comme le dit Cathi Unsworth dans sa préface, il ne s'agit pas d'histoires qui se déroulent à Londres, mais qui sont Londres. Vous aurez le plaisir d'y retrouver des auteurs connus, mais aussi le bonheur d'y rencontrer des noms moins célèbres, et des talents à découvrir. N'oubliez pas de lire les mini-biographies de chaque auteur au début des nouvelles, il se peut que vous ayez des surprises...
15 février 2014
Maigret au temps du noir et blanc
Juste une belle image, la dernière d'un Maigret avec Jean Richard. Les réalisateurs de feuilletons avaient alors un sens de la mise en scène qui devrait donner des idées à nos contemporains.
14 février 2014
Sébastien Gendron revient... en tranches !
Mêlant allègrement le côté rétro du feuilleton à la Balzac et le format "moderne" de l'e-book, voilà la dernière fantaisie noire de Sébastien Gendron. Un projet signé StoryLab avec Ouï FM, et baptisé Le garage. Publié sous forme d'épisodes à partir de demain 15 février, ce thriller promet de beaux dérapages incontrôlés comme sait les concocter Sébastien Gendron (voir nos chroniques précédentes). Voilà ce que nous en dit l'éditeur :
Episode 1 : 15/02/14 (gratuit)
Episode 2 : 19/02/14 (0,99 euros)
Episode 3 : 22/02/14 (0,99 euros)
Episode 4 : 26/02/14 (0,99 euros)
Episode 5 : 01/03/14 (0,99 euros)
Episode 6 : 05/03/14 (0,99 euros)
En prime, une bande annonce très speed:
À 17 ans, Gabriel est pris à partie dans un braquage, et reçoit une balle en pleine tête qui le laisse défiguré. Vingt ans plus tard, il retrouve celui qui avait tenté de le tuer pour s’emparer de quelques billets : Max Lostut, un des convoyeurs de fonds.Pour en savoir plus, un petit clic par là. Et voilà le calendrier de publication des épisodes :
Il est violent, corrompu, malfaisant, mais Gabriel se sent irrésistiblement attiré par lui… Sous couvert d’une fausse identité, il le suit jusque dans son garage isolé en pleine campagne et s’installe chez lui.
Dans ce garage, Gabriel côtoie des gangsters amateurs, des politiques mi dangereux mi ridicules, des chefs de gang qui se croient au cinéma… et aussi des réseaux proxénètes, des meurtres, des mafieux psychopathes.
Gabriel parviendra‐t‐il à se venger ?
Episode 1 : 15/02/14 (gratuit)
Episode 2 : 19/02/14 (0,99 euros)
Episode 3 : 22/02/14 (0,99 euros)
Episode 4 : 26/02/14 (0,99 euros)
Episode 5 : 01/03/14 (0,99 euros)
Episode 6 : 05/03/14 (0,99 euros)
En prime, une bande annonce très speed:
13 février 2014
Dans "Moonraker"James Bond a la tête dans les étoiles
Le cachet devait être drôlement aguichant pour qu'un acteur inspiré comme Michael Lonsdale se soit commis dans le plus absurde voire stupide des films de James Bond. "Moonraker" qui date de 1974 mélange conquête spatiale et eugénisme, deux thèmes alors en vogue en cette période de crise de l'énergie et de quête du décryptage du génome. Juste pour l'anecdote, le personnage de Requin, de retour dans ce onzième épisode, est joué par Richard Kiel, un authentique géant de plus de deux mètres dix. Quant à l'inévitable bataille de la fin, c'est à coups de laser dans l'espace intersidéral qu'elle aura lieu car producteurs et scénariste n'ont pas hésité une seconde avant d'utiliser sans vergogne les aventures spatiales très à la mode en ces temps de guerre des étoiles.
Que d'eau, que d'eau... avec "L'espion qui m'aimait"
Dans ce dixième épisode de James Bond non seulement on a droit à un Roger Moore en Lawrence d'Arabie mais en plus les oreilles averties reconnaîtront quelques notes de la musique du film qui a révélé Peter O'Toole. A noter aussi la première apparition du personnage de Requin, tueur implacable aux dents métalliques en guise d'arme. Quant au méchant il est interprété par Curd Jurgens qui aime jouer les océanographes à ses heures perdues. Dans ce film plus ambitieux que le précédent on a même droit à un son et lumière au pied des pyramides et l'inévitable James Bond girl est interprétée par Barbara Bach dont on connaît les liens avec le batteur des Beatles. Enfin côté gadget c'est surtout une voiture de sport amphibie qui a la vedette lorsqu'elle ressort d'une escapade nautique sur une charmante petite plage bucolique. "L'espion qui m'aimait" c'est aussi le retour de la bataille finale à grand renfort de décors démesurés et de dizaines de figurants dont les camps sont comme d'habitude différenciés par la couleur de la tenue, histoire de ne pas s'emmêler les pinceaux.
12 février 2014
Rencontre au sommet : Roger Moore contre Christopher Lee dans "L'homme au pistolet d'or"
Hier, devant la médiocrité des programmes, j'ai encore eu droit à une soirée télé en compagnie de Roger Moore dans le rôle de James Bond . Cette fois c'est contre Christopher Lee qui vient de fêter ses 52 ans que l'ami Roger va devoir faire ses preuves. Jusqu'à hier je pensais que Dracula avait surtout une dent contre les jolies filles plantureuses et voilà qu'il nous fabrique un pistolet d'or en deux temps trois mouvements tout en bricolant un briquet et un stylo. Mais c'est surtout un acteur de petite taille (vous remarquerez que je n'ai pas utilisé le pléonasme du petit nain) qui remplit l'écran de son large sourire. Hervé Villechaize, qui nous a quitté en 1993 à l'âge de 50 ans, est surtout connu pour sa participation au feuilleton "L'ile fantastique" à la fin des années 70. Pour en revenir à 1974, date de réalisation de "L'homme au pistolet d'or", neuvième James Bond, on ne parlait que de crise de l'énergie, aussi ne serez-vous pas surpris que ce thème soit à l'honneur avec une histoire de capteur solaire qui change trop souvent de mains. Côté gadget, c'est une voiture volante qui tient la vedette. Ce soir pas de James Bond en vue car le programme télé conseille de ne pas rater le premier film réalisé par Clooney : "Confessions d'un homme dangereux".
11 février 2014
Cette semaine passage de relais pour 007
Encore une nouvelle semaine en compagnie de 007 avec l'acquisition d'un coffret de DVD trouvé d'occasion sur une brocante. Dès 1973 Roger Moore prend la relève de Sean Connery en apportant au personnage de l'espion anglais une petite touche humoristique qui sera sa marque de fabrique tout au long de ses 7 apparitions dans le rôle de James Bond. Cette première expérience nous fait voyager entre New-York et la Jamaïque avec une pause à la Nouvelle Orléans pour une poursuite d'anthologie en hors-bord dans le bayou. Les fans de musiques de film se souviendront aussi de la bande originale signée Paul et Linda Mc Cartney quant aux amateurs de jolis minois ils ne resteront certainement pas insensibles au charme de Jane Seymour en tireuse de cartes qui, quant à elle, ne résistera pas au charme d'Ivanhoé qui a troqué son armure contre un costard sur mesure. Dans Vivre et laisser mourir, Roger Moore n'a pas encore 50 ans et semble au mieux de sa forme. Les fans de Connery, ils sont nombreux, n'ont eu de cesse de critiquer ce nouvel acteur qui pourtant ne méritait pas autant de quolibets pour son interprétation plus qu'honorable même si le scénario n'est pas des plus travaillés, avec une intrigue simpliste uniquement prétexte à des scènes d'action. Amusant aussi de constater que le personnage du collègue de Bond à la CIA, Felix Leiter, est interprété par un nouvel acteur à chaque épisode.
10 février 2014
Broadchurch, série culte au Royaume-Uni, débarque en France. Avec David Tennant...
Les effets exercés par la disparition d'un enfant sur une petite communauté anglaise. Déchaînement des journalistes, enquête de la police... Le cadre idéal pour la mise à nu d'une petite ville côtière en apparence bien tranquille. La série a remporté un succès phénoménal en Angleterre, et va bientôt être adaptée aux Etats-Unis. David Tennant y est toujours aussi séduisant et efficace, les autres comédiens sont impeccables. Ça devrait nous faire quelques bonnes soirées. Premier épisode lundi prochain 17 février sur la 2.
Braquo 3 arrive, Jean-Hughes Anglade se confie...
C'est à Pascale Clarke (France Inter), qu'Eddie Caplan, alias Jean-Hughes Anglade, racontait ce matin son expérience singulière à travers les 3 saisons de Braquo, série française aussi sombre que violente. Il y parle des différents scénaristes et metteurs en scène qui se sont succédés, d'Olivier Marchal à Abdel Raouf Dafri en passant par Jérôme Pierrat, Frédéric Jardin, Philippe Haïm, DOA, Frédéric Schoendoerffer. L'homme est passionnant, et l'entretien peut se réécouter ici.
Intime conviction, Philippe Torreton héros d'une fiction interactive sur Arte
Un téléfilm de 90 mn, rien de bien étonnant. Mais ça n'est pas tout. Cette dramatique policière retrace l'enquête qui a mené à la comparution devant les tribunaux du principal suspect de l'assassinat d'une balle dans la tête de la femme d'un médecin légiste incarné par Philippe Torreton. Jour après jour, vous pourrez suivre sur le web les épisodes qui distilleront informations et indices, et vous faire votre propre idée sur la culpabilité du suspect. Puis vous suivrez le procès d'assises, filmé avec la collaboration d'authentiques magistrats et l'aide de jurés recrutés par Arte. Rendez-vous vendredi 14 février sur Arte pour la diffusion. Mais des informations sont d'ores et déjà disponibles. Si vous avez envie de jouer le jeu, rendez-vous ici.
9 février 2014
Dari Valko, un gorille qui vous veut du bien
Vous êtes un peu las. Fatigué de ces criminels en série, de ces meurtres sanglants, de ces tortures abominables, de ces histoires qui ne peuvent se terminer que très mal ? Ben Orton a pensé à vous en créant son héros Dari Valko, ex-légionnaire franco-russe, mi-privé, mi garde du corps, les pectoraux avantageux, le biceps alerte et la langue bien pendue. Fais pas ta star !, tel est le titre du roman qui m'a fait faire la connaissance de ce drôle d'animal. Un titre qui fait irrésistiblement penser au Fais pas ta rosière dont on avait affublé, lors de sa première édition, le roman de Chandler The Little Sister. Heureusement, la nouvelle édition Quarto Gallimard de 2013 a rétabli le titre d'origine, La petite sœur. Trève de digressions, Orton est plus proche de San Antonio, toutes proportions gardées, que de Raymond Chandler.
8 février 2014
Une semaine en compagnie de James Bond
Six James Bond avec Sean Connery à raison d'un par soir, il y a de quoi faire tourner la tête des plus solides d'entre nous. Voici mes premières impressions après cette cure de jouvence pour replonger dans un temps où l'on attendait avec impatience le grand film du dimanche après midi en famille avec la pause caramel et esquimau obligatoire.
Sean Connery, un irrésistible macho qui dit "No" au Spectre
Les producteurs du dernier James Bond insistaient lourdement sur le côté impitoyable de la version du personnage interprété par Daniel Craig. C'était oublier la première apparition du célèbre espion en 1962. James Bond n'hésite pas à frapper les jolies filles récalcitrantes et tire froidement sur un homme désarmé puisqu'il a épuisé le chargeur de son arme. Sinon ce premier opus sorti en France sous le titre de "James Bond contre Dr No" nous permet d'admirer la plastique d'Ursula Andress qui donne une idée des canons de beauté féminins au début des années 60. On retiendra aussi la forme du scénario qui jusqu'au dernier épisode en date se terminera invariablement par une bataille finale dans un décor monumental comme il se doit. Ce premier film est un véritable test de résistance à destination des féministes car le personnage est une authentique caricature du macho telle que celle interprétée par notre ami Dujardin dans une parodie de OSS 117 qui a eu beaucoup de succès.
Les producteurs du dernier James Bond insistaient lourdement sur le côté impitoyable de la version du personnage interprété par Daniel Craig. C'était oublier la première apparition du célèbre espion en 1962. James Bond n'hésite pas à frapper les jolies filles récalcitrantes et tire froidement sur un homme désarmé puisqu'il a épuisé le chargeur de son arme. Sinon ce premier opus sorti en France sous le titre de "James Bond contre Dr No" nous permet d'admirer la plastique d'Ursula Andress qui donne une idée des canons de beauté féminins au début des années 60. On retiendra aussi la forme du scénario qui jusqu'au dernier épisode en date se terminera invariablement par une bataille finale dans un décor monumental comme il se doit. Ce premier film est un véritable test de résistance à destination des féministes car le personnage est une authentique caricature du macho telle que celle interprétée par notre ami Dujardin dans une parodie de OSS 117 qui a eu beaucoup de succès.
7 février 2014
A.S.A. Harrison, "La femme d'un homme" : un best seller à la hauteur
Voilà un livre qui se lit à la vitesse grand V. Non pas qu'il soit court ou qu'on saute des pages, mais simplement parce qu'en dépit de ses thèmes ultra-classiques - la maladie d'un couple, la jalousie, la possessivité, l'aveuglement - la sensibilité de l'auteure réussit à nous étonner et à nous inquiéter. Malheureusement, A.S.A Harrison ne nous surprendra plus, puisqu'elle est morte juste avant la publication de ce premier thriller psychologique, à l'âge de 65 ans. Ce roman connaît un succès planétaire, et va même être adapté au cinéma par Nicole Kidman.
5 février 2014
Romain Slocombe remporte le Prix Mystère de la critique pour "Première station avant l'abattoir."..
et on en est bien contents ! Un prix fondé en 1972 par la défunte revue Mystère Magazine, un jury composé de nombreux critiques (une trentaine en 2013), toujours présidé par son fondateur Georges Rieben, et une liste de primés qui témoigne d'un discernement certain. Ces dernières années, ont été récompensés parmi les auteurs français Olivier Truc, Marcus Malte, Marin Ledun, Hervé Le Corre, Caryl Férey, Pascal Dessaint et parmi les auteurs étrangers Donald Ray Pollock, Stuart Neville, William Gay, Jack O'Connell, James Lee Burke et Daniel Woodrell.
Lire la chronique de Première station avant l'abattoir (Le Seuil)
Lire l'interview de Romain Slocombe
Lire la chronique de Première station avant l'abattoir (Le Seuil)
Lire l'interview de Romain Slocombe
4 février 2014
Martyn Waites, Né sous les coups : l'Angleterre sous Thatcher, roman noir de révolte
Martyn Waites, né à Newcastle en 1963, est un drôle de phénomène. Né sous les coups est son premier roman traduit en français, mais déjà le quatrième d'une série où il met en scène le journaliste Stephen Larkin, témoin de son temps et de son pays. On comprend pourquoi c'est ce roman qui a franchi le Channel le premier, car Waites lui-même lui porte une affection particulière : "Un auteur, c'est comme un père avec ses enfants : on ne peut pas en préférer un. Mais disons que celui-ci est le premier de mes enfants à être allé à l'université!"
Waites s'est mis à l'écriture sur le tard, après avoir exercé mille petits métiers, dont celui de comédien et artiste de "stand up comedy". Pour l'avoir vu à l’œuvre à Harrogate l'année dernière, je confirme que l'homme n'a pas son pareil pour animer un plateau ou une soirée ! Pour Né sous les coups, Waites a rangé son habit de clown: il nous offre là un roman âpre, dur, superbement construit, et une écriture qui, comme dans le titre, assène au lecteur une superbe volée de coups... au cœur.
Waites s'est mis à l'écriture sur le tard, après avoir exercé mille petits métiers, dont celui de comédien et artiste de "stand up comedy". Pour l'avoir vu à l’œuvre à Harrogate l'année dernière, je confirme que l'homme n'a pas son pareil pour animer un plateau ou une soirée ! Pour Né sous les coups, Waites a rangé son habit de clown: il nous offre là un roman âpre, dur, superbement construit, et une écriture qui, comme dans le titre, assène au lecteur une superbe volée de coups... au cœur.
1 février 2014
Michael Mention, Fils de Sam : terreur à New York
Les rayons des librairies offrent de plus en plus de ces oeuvres romanesques inspirées de faits ou de personnages réels. Au premier rang des auteurs français, on pense tout de suite à Régis Jauffret qui s'est offert récemment DSK, un peu avant le banquier Stern et l'affaire Fritzl, cette abominable histoire d'inceste qui se déroulait en Autriche. Lola Lafon, elle, est allée voir du côté de Nadia Comaneci. Qu'y a-t-il de commun entre ces romans et le livre de Michael Mention, Fils de Sam ? Le réel ? Certes, mais encore faut-il voir comment ce réel est traité, trituré, rendu par l'auteur. Et c'est une des questions que pose ce livre.
"Son of Sam", alias David Berkowitz, a semé la terreur à New York à la fin des années 70. Arrêté en 1977, Berkowitz purge encore aujourd'hui sa peine à vie. Il a rejoint l'église évangélique chrétienne "Born again" et fait entendre sa voix "via" YouTube, notamment dans cette courte interview réalisée par... l'American Bible Society. S'il a beaucoup défrayé la chronique et suscité de nombreux ouvrages aux Etats-Unis, la France n'avait jusqu'à présent conservé son souvenir qu'à travers le film de Spike Lee avec Adrian Brody, Summer of Sam. Et pourtant, la trajectoire de cet homme soulève des coins de tapis sous lesquels il ne fait pas très propre.
"Son of Sam", alias David Berkowitz, a semé la terreur à New York à la fin des années 70. Arrêté en 1977, Berkowitz purge encore aujourd'hui sa peine à vie. Il a rejoint l'église évangélique chrétienne "Born again" et fait entendre sa voix "via" YouTube, notamment dans cette courte interview réalisée par... l'American Bible Society. S'il a beaucoup défrayé la chronique et suscité de nombreux ouvrages aux Etats-Unis, la France n'avait jusqu'à présent conservé son souvenir qu'à travers le film de Spike Lee avec Adrian Brody, Summer of Sam. Et pourtant, la trajectoire de cet homme soulève des coins de tapis sous lesquels il ne fait pas très propre.
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