Le livre dont j'ai envie de vous parler aujourd'hui n'est pas une nouveauté. Sorti en 2010 chez Asphalte, puis en 2012 en poche (Folio policier), Londres noir n'en est pas moins une lecture pratiquement obligatoire ! Dix-sept nouvelles classées en quatre parties qui chacune porte le titre d'une chanson interprétée par les Clash. Dix-sept nouvelles, chacune baptisée du nom d'un quartier de Londres. Et si je vous dis que ces textes ont été choisis par Cathi Unsworth, femme de goût s'il en est, je n'ai plus besoin de justifier le caractère obligatoire de cette lecture. Chaque histoire a son goût propre, sa vision singulière, et, comme le dit Cathi Unsworth dans sa préface, il ne s'agit pas d'histoires qui se déroulent à Londres, mais qui sont Londres. Vous aurez le plaisir d'y retrouver des auteurs connus, mais aussi le bonheur d'y rencontrer des noms moins célèbres, et des talents à découvrir. N'oubliez pas de lire les mini-biographies de chaque auteur au début des nouvelles, il se peut que vous ayez des surprises...
Dès le départ, avec Desmond Barry, on entre dans le vif du sujet avec une histoire qui nous fait naviguer entre les années 70 et la fin des années 90, aux côtés d'un scénariste qui revient, 25 ans plus tard, sur les lieux de ses errances et fait une rencontre inattendue. Dès la deuxième nouvelle, on se retrouve en terrain connu avec Ken Bruen, qui n'a pas besoin de plus de 12 pages pour nous mettre KO avec style, et un retournement de situation absolument savoureux. Stewart Home, lui, se glisse dans la peau d'un flic pas vraiment ordinaire (ou alors on a du souci à se faire) et réussit haut la main son défi. Ancien bassiste des Bad Seeds (le groupe de Nick Cave), Barry Adamson nous embarque avec style pas très loin de l'enfer, là où les humains ont touché le fond, là où on fait parler la poudre, mais pas celle des armes à feu. Michael Ward, lui, se balade, l’œil aux aguets, dans les milieux de la prostitution et du chantage. Rassurez-vous, je ne vais pas vous faire le pitch des 17 nouvelles, c'est inutile puisque vous allez acheter le livre. Sachez simplement que Cathi Unsworth est aussi douée pour les récits courts que pour les romans, et que sa nouvelle s'achève à point nommé avec les paroles de Lola, la mythique chanson des Kinks; que Martyn Waites, qui ouvre la section "Guns on the roof", frappe très fort avec une incursion musclée du côté des nazillons. Alors c'est sûr, ce Londres-là n'est pas un guide touristique. Mais il est à coup sûr une clé pour comprendre cette ville gigantesque, ses ressorts souterrains, ses multiples personnalités clandestines, tout cela en musique, avec en prime une playlist bien sentie, des Clash aux Kinks en passant par X-Spex et New Model Army.
Londres noir, présenté par Cathi Unsworth, traduit de l'anglais par Miriam Perier, Asphalte et Folio policier
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