James Oswald, Harrogate 2015 |
De retour d'un périple écossais, quoi de plus naturel que de redémarrer l'année avec un auteur écossais ? Nouveau venu dans le paysage du polar, James Oswald a une histoire singulière : romancier, l'homme est aussi fermier, à la tête d'une exploitation d'ovins et de bovins située au sud de Perth, pas très loin d'Aberdeen. Au cours d'une interview accordée au Telegraph en 2013, l'homme se lève au beau milieu de la conversation avec le journaliste Tom Rowley : urgence, une brebis est en train de mettre bas. Ça ne s'invente pas. Croisé à Harrogate cette année, il confirmait sa double vocation de romancier et d'agriculteur : "Je suis obligé de rentrer, ma ferme attend!"
Autre caractéristique de James Oswald : son aventure de romancier publié a démarré sous le signe de l'auto-édition et de l'e-book. Oswald écrit depuis son plus jeune âge, cherche à être publié depuis de nombreuses années. Ses parents meurent dans un accident de voiture : le voilà héritier d'une exploitation de 140 ha. Pendant deux ans, adieu l'écriture. Et puis il rencontre, à Harrogate, l'auteur et agent Allan Guthrie, qui lui conseille l'auto-édition par le biais du livre électronique. Quelques mois plus tard, 2000 téléchargements par jour de son premier roman ! Au total, 350000 téléchargements, une place durable de premier au classement Amazon, et à la clé un beau contrat (à 6 chiffres...) avec l'éditeur Penguin.
Entre la mystérieuse disparue du passé et les meurtres horribles qui commencent à endeuiller la capitale de l'Ecosse, l'équipe va avoir fort à faire. Qu'ont en commun tous ces morts ? Ces notables bien installés, fortunés, puissants, qui rencontrent une mort terrible, venue les surprendre dans le confort de leurs somptueuses demeures ? Quel terrible secret partagent-ils? Qui peut bien leur en vouloir au point de leur concocter des trépas plus abominables les uns que les autres? Au cours de cette enquête, Tony McLean va passer beaucoup de temps à la morgue, en compagnie d'Angus Cadwallader le légiste. Il devra aussi forcer la porte de notables qui n'ont a priori rien à lui dire. Fouiller le passé et le présent, se mettre en travers de l'Establishment. Entre deux interrogatoires, McLean devra faire face à la mort de sa grand-mère qui l'a élevé, lui, l'orphelin. Esther, sa grand-mère bien-aimée, en proie à Alzheimer depuis plusieurs mois, choisit en effet ce moment-là pour tirer sa révérence, laissant à son petit-fils un héritage considérable, que lui transmettra un notaire ami de la famille, certes, mais bien étrange. Confronté à une véritable hécatombe, McLean et son équipe vont devoir mettre les bouchées doubles, déjouer les pièges tendus par l'assassin, mais aussi par l'infâme Duguid, faire preuve d'une intuition et d'une imagination sans limites afin de résoudre une affaire où tout est dans tout, et vice versa !
Nul besoin d'annoncer, comme le fait le Daily Record, "le nouveau Ian Rankin". Le vrai est bien vivant et en pleine forme, on le verra dans deux semaines ! Avec un personnage principal attachant, une intrigue foisonnante, un soupçon de surnaturel qui a le bon goût de ne pas se substituer à une véritable résolution de l'histoire, le cadre idéal de la ville d'Edimbourg, un humour plutôt bonhomme, De mort naturelle dispose de suffisamment d'arguments pour qu'on attende avec beaucoup de curiosité le prochain roman de James Oswald.
James Oswald, De mort naturelle, traduit par Jean-Claude Mallé, Bragelonne
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