Marcus Malte : Le doigt d’Horace

On ne remerciera jamais assez les organisateurs de Salons du roman policier. C’est lors d’une de ces manifestations que je suis tombée sur cet auteur français que je ne connaissais pas, où avais-je la tête ? Si je me fie à son site (http://www.marcusmalte.com), j’ai choisi au hasard sa première publication, et je m’en félicite. Non pas que j’apprécie particulièrement l’ordre, mais j’ai la sale manie, quand j’aime un auteur, de lire tout ou presque ce qu’il a écrit. Et souvent, l’ordre chronologique est quand même le plus intéressant.

Donc voici Le doigt d’Horace. Pas d’Antiquité romaine là-dessous, il s’agit de Horace Silver, le pianiste de jazz qu’adore l’un des personnages principaux du roman. Voilà donc, en vrac, Mister, un grand black pianiste de jazz lui aussi. C’est lui qui fera office de détective, en compagnie de Bob, improbable chauffeur de taxi sans clients, amateur de poésie au volant de sa vieille 404 (increvables, ces Peugeot !). Déjà, on n’est pas dans le classique ! L’histoire de famille dans laquelle il vont se trouver immergés jusqu’au cou, après avoir rencontré à la sortie d’un club de jazz le jeune Franck, gentil mais franchement bizarre, n’a rien d’ordinaire non plus. On est loin de Simenon, quoique... Loin aussi d’Agatha Christie, quoique... Le Bob ne trouve rien de mieux que de s’acoquiner (en tout bien tout honneur) avec une vieille dame qui se prend, à juste titre, pour Miss Marple. C’est elle qui va mettre le feu aux poudres, si j’ose dire. Voilà, tout ce que j’aime : des personnages atypiques et attachants, une musique permanente qu’on a l’impression d’entendre au fond de soi lorsqu’on lit, et même après. Il n’en faut pas plus (et c’est déjà beaucoup) pour que Marcus Malte vienne s’inscrire, insidieusement, dans les premières lignes de ma liste d’auteurs à explorer rapidement. Il y a fort à parier pour qu’il revienne faire un tour, bien malgré lui, sur les pages de ce blog.

Marcus Malte - Le doigt d’Horace - Folio policier 2009 - Fleuve noir 1996