Le premier épisode de cette nouvelle série laisse le spectateur un peu sur sa faim. Pourtant, le film ne manque pas de qualités. Réalisé par Edwin Baily, qui avait déjà adapté pour la télévision le roman de Val McDermid Quatre garçons dans la nuit, Deux flics sur les docks se passe lui aussi en Normandie, une région que semble affectionner Baily et qu'il sait rendre attachante.
Là, cela se déroule au Havre, et la photographie est très belle, les plans aussi. Mouettes, grues de cargos, pétroliers, port, anciens docks, architecture bien particulière du Havre : le réalisateur tire parti de tous ces atouts et réussit très vite à nous emmener avec lui dans une représentation de la ville comme on la voit rarement. Les personnages eux aussi sont plutôt bien campés. Même moi qui n'aime pas beaucoup Bruno Solo, j'ai "marché" à fond et cru à son personnage de flic bourru, veuf et inconsolé. Jean-Marc Barr a pris des rides, mais ça lui va plutôt bien, et son brin d'accent lui donne un petit côté "exotique" pas désagréable. Là où ça se gâte, c'est dans la mise en scène : l'histoire est pourtant plutôt bien tournée, mais la réalisation est tellement molle que cela gâche le plaisir. Non pas qu'on ait envie d'une série échevelée, hyper-violente et pleine de poursuites. Ce choix de la lenteur réussit bien à des séries comme Wallander. Le problème, là, est que le rythme est vraiment trop négligé. Peu de surprises, pratiquement pas de suspense perceptible, c'est un peu embêtant pour une série policière. Si les deux personnages principaux sont vraiment bien, en revanche les seconds rôles, même s'ils sont bien joués, semblent être là pour nous distraire de l'intrigue principale, alors qu'ils devraient contribuer à la rendre efficace. Deux flics sur les docks épisode 1, s'il ne conquiert pas, donne quand même envie de voir le suivant. Et ça n'est déjà pas si mal.
L'épisode 2 confirme l'originalité de la série et son parti pris de prendre son temps. Mais l'intrigue et le thème de ce deuxième épisode - la lutte contre le traffic de drogue auprès des jeunes - donnent au film une épaisseur appréciable, et l'interprétation est vraiment bonne. Je mets au défi le plus dur des "durs à cuire" de ne pas être ému par l'histoire de ce jeune homme complètement accro qui accepte de témoigner de son addiction devant les caméras d'une réalisatrice qui est à la fois l'amie de Farraday et la "boss" de son fils. Efficace, sensible, il n'y a plus qu'à espérer que France 2 consente à nous diffuser les épisodes suivants.
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