Je suis tombé hier soir par hasard sur L'été en pente douce de Gérard Krawczyk sorti en 1987. Le metteur en scène qui a obtenu le Prix Michel Audiard au Festival de Deauville avec Je hais les acteurs lorgne ici du côté du film noir. Bien sûr on aura certainement remarqué les influences des grands réalisateurs des années 40/50 derrière ce long métrage qui se veut une sorte de Facteur sonne toujours deux fois version rurale à la française (le film a été tourné à Martres-Tolosane dans la Haute-Garonne) avec la très sensuelle Pauline Lafont dans le rôle de Lilas, une fille légère au cœur tendre et innocent.
Villeret quant à lui reprend en quelque sorte le personnage de Momo qu'il avait interprété dans Malevil de Christian de Chalonge: un semi débile mental attachant qui n'est pas insensible à la belle. Comme par hasard il s’appelle d'ailleurs Mo dans cette histoire de conflit de voisinage qui tourne mal. Mais malgré de nombreuses allusions à la débilité consanguine des habitants du petit bourg où viennent s'échouer ces naufragés du cœur, l'ambiance étouffante (pas seulement à cause de la température) reste à peine esquissée avec des caractères insuffisamment développés notamment dans les seconds rôles. La montée en puissance du drame qui se termine à coup de grenades de la dernière guerre n'est pas exploitée dans une mise en scène trop classique. Jean-Pierre Bacri, quant à lui, a visiblement trouvé son style de grognon agressif tempéré par un sourire attendri lorsqu'il caresse des yeux la belle Pauline qui se montre sous toutes ses coutures. C'est d'ailleurs essentiellement ce qu'en a retenu Frédéric Taddeï qui présentait cette soirée télé consacrée à Villeret. Pour une fois ce film qui ne manque pas de qualité mériterait un remake de la main de son auteur, ce dont il a d'ailleurs convenu lui-même lors de l’entretien après la diffusion. J'aimerais bien pourvoir lire le texte original de Pierre Pelot et je sens que je vais aller jeter un œil du côté des bouquinistes ce week-end si le temps est clément.
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