25 mars 2012

Sherlock Holmes (le film) 2, mais où est Conan Doyle ?

Enfin vu, ce week-end, le deuxième Sherlock Holmes de Guy Ritchie, avec Robert Downey Junior et Jude Law. Ayant déjà vu le numéro un, l'effet de surprise exercé par le couple Law/Downey est un peu émoussé. Mais il fonctionne toujours aussi bien, les deux comédiens s'amusent visiblement à incarner ce mythique duo. L'histoire est un peu plus complexe que dans le premier, et c'est normal puisque cette fois Holmes est confronté au diabolique Professeur Moriarty, mollement incarné par Jared Harris qui a bien du mal à faire croire à son personnage de grand méchant...
A vrai dire, le film fait davantage penser à un James Bond qu'à une aventure de Sherlock Holmes... Pérégrinations en Europe, acrobaties en tous genres, bagarres homériques... il ne manque plus que la James Bond girl, à laquelle on ne saurait assimiler le personnage incarné par Noomi Rapace. Complot international, attentats terroristes, trafics d'armes et arsenal caché, il ne manque plus que Sean Connery... Downey s'en donne à cœur joie : scènes de bagarre à faire pâlir Jackie Chan, déguisements hallucinants, proches du transformisme, il saute, bondit, rebondit... Avec à sa suite l'impeccable Jude Law qui vient de convoler en justes noces. Une occasion de savourer la présence de la très délicieuse Kelly Reilly (l'étudiante anglaise de L'Auberge espagnole) dans le rôle de Mrs Watson. On retrouve aussi avec plaisir un Stephen Fry toujours plus Oscar Wildesque dans le rôle de Mycroft, le frère de Sherlock. Une mise en scène hyper rapide, malgré l'utilisation abusive des ralentis, des effets spéciaux un brin tape-à-l'oeil, des scènes mémorables comme celle située à l'Opéra pendant une représentation de Don Giovanni, avec une statue du Commandeur particulièrement impressionnante. Bref, un film d'action plutôt drôle, spectaculaire, avec des comédiens en pleine forme... mais qui nous entraîne bien loin du Sherlock Holmes d'origine, de ses ambiances victoriennes, de sa noirceur trouble. Robert Downey Junior se permet des familiarités d'expression que Sherlock ne se serait jamais autorisées, et même s'il a conservé son addiction à la cocaïne, on a bien du mal, si on est un Holmesien convaincu, à y retrouver ses petits. A croire que Guy Ritchie s'est servi du fameux héros pour amorcer la machine à succès...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Articles récents