L'année de publication du premier polar de Michael Connelly, c'est
l'année des émeutes de LA et le public d'alors voulait certainement en
savoir plus sur le fonctionnement de sa police qui trempait déjà dans de
nombreuses affaires de corruptions. Ce qui aboutira d'ailleurs moins d'une décennie
plus tard au fameux scandale Rampart qui a fait l'objet de livres,
films et feuilletons.
Les égouts de Los Angeles (
The Black Echo)
de Michael Connelly tombait bien, d'autant que ce récit, construit avec
rigueur sur le mode narratif d'une enquête (genre policier de procédure) détaille
chirurgicalement les rapports entre la police municipale, la criminelle
et bien sûr le FBI. Ajoutez à cela un petit arrière-goût de Vietnam qui
comme chacun sait est une des grandes plaies américaines et vous avez
en main les fondations d'un édifice littéraire qui n'a cessé de grandir
depuis. Ce livre est incontournable si on s’intéresse à l'histoire du
polar car il montre à merveille comment fonctionne ce type d'ouvrage
destiné à la fois à un public connaisseur et exigeant et à des lecteurs
plus versatiles. L'auteur qui a une formation solide de journaliste ne
doit pas non plus être insensible à la technique littéraire de ses
illustres prédécesseurs car il manie la plume sans artifices inutiles,
sans violence complice, prenant son temps pour mettre en place son décor
et la psychologie de ses personnages dont le fameux Harry Bosch qui
s'imprimera dans les mémoires pour de nombreuses autres aventures.
Ajoutez à cela une parfaite connaissance de la ville et de ses bas-fonds, un sens de la géolocalisation comme on dirait aujourd'hui, qui
permet au lecteur de s'immerger en apnée dans un texte d'une grande authenticité.
Michael Connelly -
Les égouts de Los Angeles - traduction de Jean Esch - Calmann-Levy, avec une nouvelle préface de l'auteur
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