28 avril 2011

Coup double pour Val McDermid

Pour un retour, c'est un retour : deux nouveaux McDermid en français, un poche (Sous les mains sanglantes) et un grand format (Sans laisser de traces). Val McDermid fait partie de mes auteurs préférés, et pourtant, paradoxalement, il n'en n'a guère été question sur ce blog : en fait, pour ne rien vous cacher, il y a sur ma table deux piles de livres : tous les Mc Dermid et tous les Rankin... Ils attendent bien sagement que j'aie suffisamment de temps pour leur consacrer un vrai gros dossier! Mais là, actualité oblige, je suis ravie d'avoir l'occasion de parler de cet auteure écossaise particulièrement attachante : quand on a commencé à lire ses romans, on les lit tous !
Sans laisser de traces est un gros livre de 450 pages dont l'action se passe en Ecosse. On sait que c'est là que Val McDermid a grandi, en pleine région minière. C'est là aussi, sur la côte Est,  qu'elle a fait figure de prodige en entrant à la prestigieuse Université d'Oxford, à l'âge précoce de 17 ans. Elle démarre dans l'écriture en tant que journaliste, puis se lance dans le roman au milieu des années 80, avec le succès que l'on sait. D'elle, on connaît surtout le célèbre tandem Tony Hill le profiler pas comme les autres / Carol Jordan la policière. C'est ce tandem qui a donné naissance à la série télé culte La fureur dans le sang avec Robson Green et Hermione Norris, que je vous recommande chaudement. 

Revenons à Sans laisser de traces. Le roman se passe donc en Ecosse, et son déroulement se partage entre une narration au présent et un passé douloureux: la grande grève des mineurs dans les années 80. Une période qu'a bien connue l'auteur, et qui lui a visiblement laissé un souvenir marquant. Elle dit d'ailleurs dans une interview qu'elle a porté ce roman longtemps : elle savait qu'elle devait, à un moment ou à un autre, écrire sur cette époque et sur ce lieu, mais il fallait que l'histoire "tienne la route". Et là, indubitablement, c'est le cas. Tout commence en 2007: Une femme vient signaler au commissariat la disparition d'un homme, Mick Prentice... 25 ans auparavant. Cet homme aurait fait partie des cinq mineurs qui choisirent d'abandonner la lutte pour aller travailler à Nottingham, laissant derrière eux famille et amis. Une famille qui a doublement souffert de la disparition et de l'accusation de trahison qui a pesé sur elle pendant des années. Mais la vérité n'est pas si simple... D'autant qu'à l'autre bout de l'Europe, en Toscane, la journaliste Bel Richmond fait des découvertes surprenantes qui pèseront lourd sur l'enquête de Karen Pirie. Dans ce roman, Val McDermid fait la preuve qu'il est possible d'écrire un roman noir efficace et intelligent, avec une intrigue brillamment construite, tout en décrivant de façon précise et vivante l'histoire d'un pays et celle d'un peuple. Peut-être plus émouvant qu'à l'habitude, ce roman est, on le sent, sorti tout droit de la mémoire de Val McDermid, de sa vie même. Il n'en n'est que plus passionnant.
Sans laisser de traces, traduit de l'anglais par Matthieu Farcot - Flammarion

Avec Sous les mains sanglantes, on se retrouve en territoire connu puisque le fameux tandem Carol Jordan / Tony Hill est à la peine pour découvrir les responsables d'une série de morts dans le milieu du football de Bradfield, cette ville imaginaire du nord de l'Angleterre qui sert de cadre aux enquêtes du couple. Seule différence, mais de taille, Tony Hill n'a pas les coudées franches, puisqu'il est hospitalisé après avoir été agressé par un des déments qu'il soigne. Au début du roman, c'est un footballeur star de l'équipe locale qui est victime d'un empoisonnement. L'ambiance dans la bonne ville de Bradfield devient d'autant plus irrespirable que bientôt, c'est au stade de Bradfield qu'une bombe explose... Carol Jordan ne s'en sortirait pas sans les lumières de son vieux complice, car Val McDermid nous a, là encore, concocté une intrigue particulièrement solide et résistante au simple bon sens... Autre particularité de ce roman : on en apprend davantage sur l'enfance de Tony Hill, et ça n'est pas triste ! Bref, un épisode largement à la hauteur de la série.
> Voir la bande annonce du roman

Sous les mains sanglantes, traduit de l'anglais par Philippe Bonnet et Arthur Greenspan - J'ai Lu

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