Avec Donald Westlake, j'avais un problème : par où commencer ? Mort en 2009, cet auteur américain est l'auteur de près de cent romans, dont plusieurs sous pseudo (Richard Stark, Tucker Coe...). Alors j'ai fait le truc le plus bête qui soit : j'ai choisi au hasard, le premier sur la pile de la librairie ! Et je suis tombée sur un roman complètement barré, mais peut-être pas totalement représentatif de l'oeuvre. Ca s'appelle Faites-moi confiance, et franchement on n'a pas envie d'obéir à l'injonction. Je m'attendais plus ou moins à du roman de gangster bien efficace, et je me suis retrouvée avec un polar totalement délirant, voire à mourir... de rire. Je vous raconte un peu : Sara Joslyn, jeune journaliste ambitieuse, accepte un poste à Galaxy-Hebdo, magazine people trash (c'est un euphémisme). En arrivant sur son lieu de travail, en Floride, voilà-t-il pas qu'elle tombe sur un cadavre échoué en voiture, au bord de la route. Belle aubaine, se dit-elle, voilà un bon sujet pour débuter. Oui mais voilà, ça n'intéresse rigoureusement personne à Galaxy-Hebdo... Très vite, Sara oublie tout ce qu'on lui a enseigné à l'école de journalisme, et se met au diapason de son employeur. Curieux journal, où les journalistes payés des fortunes sont tous plus fous les uns que les autres et acceptent des missions délirantes, où le patron a installé son bureau... dans l'ascenseur, et où la notion d'investigation prend des formes pour le moins surprenantes. Une des premières tâches de Sara consiste à organiser une fête d'anniversaire pour des jumeaux centenaires. Manque de bol, l'un des deux impétrants meurt le matin même de son anniversaire. Qu'à cela ne tienne, Sara va trouver une solution, que je vous laisse découvrir ou deviner. Le roman se termine en feu d'artifice avec le mariage d'une star du petit écran qui aurait bien voulu convoler discrètement à Martha's Vineyard, l'île préférée des artistes et des intellos américains. C'était compter sans le professionnalisme de Galaxy-Hebdo, pour lequel l'information du public est une mission sacrée ! Le journal n'hésite pas à employer des moyens invraisemblables et à planifier un véritable assaut militaire à grand renfort de bateaux et d'hélicoptère pour offrir à ses lecteurs chéris les photos des heureux mariés. Un bordel indescriptible en résulte, dont vous lirez avec délices les péripéties... Mais bien sûr, le cadavre du début aura son rôle à jouer dans cette histoire à la Blake Edwards, car sinon ce ne serait pas un polar. Visiblement, Westlake s'est bien amusé en écrivant cette farce, et franchement je me suis amusée autant que lui en la lisant.
Donald Westlake - Faites-moi confiance - traduit de l'américain par Marie-Caroline AUbert - Rivages / Noir
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