24 avril 2011

Tran-Nhut, L’ombre du prince

Tran-Nhut n’est pas un auteur, mais deux auteures, deux soeurs vietnamiennes, Kim et Thanh Van, qui ont décidé, à travers leur héros le mandarin Tân, de rendre un hommage vibrant à la civilisation de leurs ancêtres. C’est d’ailleurs leur grand-père qui sert de modèle à ce personnage pas comme les autres.

Dans L’ombre du prince, qui se déroule au XVIIe siècle, le mandarin Tân, dignitaire lettré, s’engage dans un voyage à la recherche de livres qu’on ne trouve pas dans la région isolée où il a été nommé. Las, ce voyage culturel va tourner court et se transformer en une enquête sinueuse et difficile, à la recherche de l’auteur de crimes horribles.
Ces deux auteures ont réussi un pari osé : celui d’évoquer avec rigueur l’histoire et la culture du Viet-Nam, sans pour autant tomber dans le piège de l’intrigue faiblarde qui n’est qu’un prétexte à une étude historique, comme d’autres polars historiques. Dans ce livre, l’intrigue est étroitement liée aux coutumes, à la géographie et à l’histoire du pays, le texte fait souvent alllusion à la poésie et aux textes philosophiques, mais toujours de façon élégante, sans aucune cuistrerie. Le suspense est là, toujours, même lorsque le mandarin Tân se retrouve seul et se lance dans des méditations qui vont l’aider à résoudre le mystère. Le roman ne manque pas de scènes d’action particulièrement pittoresques. Les descriptions des paysages et des villes sont d’une belle précision, très imagées, la poésie n’est jamais bien loin. Et l’on s’aperçoit en refermant le livre qu’on a non seulement passé un bon moment de littérature policière, mais aussi appris une multitude de choses sur le Viet-Nam et son histoire... Et même on se découvre des envies de voyage.

Désormais, Thanh Van continue seule l’aventure du mandarin Tân, dont vous trouverez d’autres épisodes chez l’éditeur Philippe Picquier.

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