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25 avril 2011
Une actrice des années 70 disparait, la télé s'en émeut !
"L'actrice Marie-France Pisier, 66 ans, a été retrouvée morte dans la piscine de sa résidence secondaire". Ce titre de journal qui sonne comme une phrase de polar était hier à la une de tous les sites internet d'information. Pour marquer le coup, il faut dire qu'ils en avaient mis du temps avant de passer un film d'Annie Girardot après le décès de cette autre actrice qui nous a quittés cette année, la 3 a aussitôt déprogrammé un documentaire pour diffuser à la place Le corps de mon ennemi de Verneuil dans lequel Marie-France Pisier interprétait le rôle d'une bourgeoise libérée dans le milieu des filatures du Nord. Dans ce film sorti en 1976 Henri Verneuil nous propose une adaptation réussie de l'œuvre de Félicien Marceau. Il s'agit d'une étude de mœurs de la grande bourgeoisie provinciale avec en arrière-plan le petit monde de la politique et du banditisme, trafic de drogue à l'appui. Comme dans la plupart de ses films, Verneuil appuie un peu trop sur les explications, qu'elles soient visuelles ou textuelles (dialogues et voix off) à travers de fréquents flashbacks qui nous font revivre la fulgurante ascension et le déclin de François Leclerc interprété par Belmondo un peu moins cabotin que d'habitude. Celui-ci vient d'être libéré après sept ans de réclusion pour un double meurtre qu'il n'a pas commis. Bien sûr la trame de ce polar est basée sur un classique du genre, une histoire de vengeance par personne interposée. Dans ce film qui a obtenu 1 771 161 entrées lors de sa sortie, Marie-France Pisier est particulièrement mise en valeur dans un certain nombre de scènes qui la montrent dans toute sa beauté sophistiquée. Ce film tourné alors dans la métropole lilloise donne une bonne idée de l'ambiance étriquée d'une société artificielle construite autour du textile. De la fabrique au club de foot tout est sous controle et lorsque le grand patron interprété par Blier, froid et énigmatique à souhait, est mis en cause à la fin dans les malheurs de ce pauvre François Leclerc, ses jours sont alors comptés. Dans ces années où le cinéma rythmait la vie culturelle française, nous pouvions nous attendre à nos trois ou quatre classiques du genre dans l'année. On était certains de retrouver nos Delon, Belmondo, Gabin, Lino Ventura... Si la plupart de ces films sont passés dans le patrimoine du polar à la française avec plus ou moins de bonheur, au moins permettent-ils de se faire une idée de la vie dans ces années d'insouciance avant que les crises à répétition ne viennent polluer nos écrans. Pour les inconditionnels du genre, ils ont rendez-vous lundi 25 avril avec La Horse (1969 avec Gabin) sur Direct 8, un autre exemple de ces polars que nous allions voir le dimanche après-midi après le déjeuner en famille. C'était l'époque des cinémas de quartier qui ont fait la prospérité du 7e art de chez nous.
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Marie-France Pisier était une formidable comédienne, mais c'était aussi une féministe engagée et courageuse, qui s'exprimait parfois dans ses rôles. Je me rappelle son apparition dans "L'amour en fuite" de Truffaut, où, face à un Jean-Pierre Léaud déconfit, elle avouait avec une expression mêlant défi, colère et douleur, que oui, elle était au chômage, et que oui, elle se servait de son corps pour arrondir ses fins de mois...
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