25 septembre 2011

Carlos Salem, un "Aller simple" côté Tango

Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Je parle de moi, bien sûr, car Aller simple n'est pas le premier roman de Carlos Salem, mais c'est le premier que je lis. Pourquoi celui-là ? A cause du tango argentin, mon point faible, à cause de Carlos Gardel aussi.

Pas question de raconter l'histoire de ce roman-là. C'est une folie totale, c'est un road movie, c'est Don Quichotte... C'est plein de vie, de sensualité, de lâchetés et de courage, d'illusions perdues ou retrouvées. Au départ, Octavio, un fonctionnaire espagnol en vacances à Marrakech avec Madame, une petite bonne femme aux gros seins qui a tout de la femelle castratrice... Octavio n'est qu'une énorme frustration. Pianiste frustré, mari frustré, père frustré, bref on n'aimerait pas être à sa place. Et puis l'épouse meurt comme ça, tout d'un coup, pendant ses premières vacances à l'étranger. Rageant... Non, pas tant que ça pour Octavio. Lui à qui rien n'est jamais arrivé en vingt ans, le voilà embarqué en compagnie de Soldati, un Argentin moitié escroc moitié siphonné, dans une aventure picaresque à travers le désert et les villages marocains. En chemin, ils se font un ennemi juré en la personne d'un Bolivien franchement louche, qui les poursuit de sa vindicte à travers tout le roman. Octavio et Soldati doivent fuir, ils ont le feu aux fesses, surtout après qu'Octavio a malheureusement incendié son hôtel... C'est le début d'une série de rencontres invraisemblables et d'aventures tout aussi improbables : un vieux hippie qui s'avèrera être... Carlos Gardel, un écrivain culte nommé Mowles qui n'a jamais rien écrit mais qui vit seul en compagnie de son chat Jorge Luis, courtisé par une horde de fidèles prêts à tout pour obtenir un mot de lui, quelques jolies femmes (oui, il faut bien le dire, le roman est un peu macho... Les filles y sont belles, sensuelles et gentilles). D'ailleurs, miracle de la liberté, Octavio n'a pas plus tôt perdu sa moitié qu'il se retrouve doté d'un engin de taille phénoménale... Carlos Salem s'est fait plaisir et nous fait plaisir : tout le livre est émaillé de chansons de Carlos Gardel, et c'est un vrai bonheur. Quand vous apprendrez qu'en plus, Gardel s'est fixé pour mission d'éliminer un certain Julio Iglesias, qui a eu le culot d'enregistrer un disque de tango, vous vous précipiterez chez votre libraire, c'est sûr. Ce roman est drôle, abracadabrantesque, plein d'humanité et aussi de réminiscences et de clins d'oeil, il joue avec notre raison, notre mémoire et celle des personnages, et on en redemande.
Je ne terminerai pas sans remercier le Concierge masqué, dont l'interview m'a donné envie de connaître Carlos Salem.

> Ecouter Volver, le grand classique de Carlos Gardel


Carlos Salem, Aller simple, traduit de l'espagnol par Danielle Schramm, Moisson rouge

2 commentaires:

  1. Merci pour le temps que vous avez passé à composer un résumé. Vous me donnez le goût de lire ce livre par simple curiosité. J’aime bien votre blogue, je reviendrai sûrement vous visiter si le temps me le permet.

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