
C'est sans compter avec l'entêtement et l'énergie du commissaire Czerny, sorte de misanthrope aux méthodes bien particulières, et de son équipe, en particulier Mazurelli et sa coupe de rocker et le lieutenant Carol Joly, une nana sportive et fonceuse. Hervé Sard joue la carte du récit à plusieurs voix. Parallèlement à la progression de l'enquête, on suit le journal de bord laconique d'un inconnu inquiétant, qui visiblement en sait beaucoup sur cette affaire... Il joue aussi, et plutôt bien, la carte des personnages remarquables, avec un Czerny qui réfléchit un peu comme le ferait un Rouletabille ou un Sherlock Holmes, avec un outil mental bien à lui : son "cube" de raisonnement. Hervé Sard aurait été cinéaste qu'on l'aurait dit né sous le double signe du Chabrol et du Audiard. Chabrol pour sa vision sévère et grinçante de la bourgeoisie de province, Audiard pour sa faconde, ses dialogues et ses descriptions aux petits oignons. Les 328 pages de Morsaline se boivent avec bonheur, et sans gueule de bois !
Hervé Sard, Morsaline, Krakoen éditeur
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