
Particularité de cette collection de poche : à la fin de chaque volume on retrouvait le "Journal du cabinet noir", quelques pages où les éditeurs évoquaient l'actualité, parlaient de l'auteur du numéro et des prochains volumes à paraître. Dans cette collection, on trouve plusieurs contributions de Jérôme Leroy, et notamment un recueil de nouvelles intitulé Une si douce apocalypse (n°23), paru en 1999.
Explicitement sous-titré "Prophéties noires et rédemptions", ce recueil présente 8 nouvelles passionnantes à relire après avoir découvert Le Bloc, du même auteur. Il s'agit de textes de politique-fiction, qui s'attachent à déceler dans la société contemporaine les indices des calamités à venir. Avec 12 ans de recul, l'aspect visionnaire de ces textes est troublant... Dans le premier,"L'envers de l'histoire contemporaine", Leroy imagine rien moins que la fin du monde imminente, un secret partagé par quelques scientifiques que leur savoir ne sauvera pas d'une destinée funeste... Le deuxième texte met en scène les destins croisés d'un jeune prof désespéré et d'un agent immobilier prospère. Le troisième est proche des thèmes du Bloc : il y est question d'un ministre de l'intérieur confronté à des émeutes de quartier... mais aussi à des manifestations surnaturelles qui vont ébranler ses certitudes. Dans "L'ami de Sophie", Leroy, bien avant Facebook et Meetic, évoque de façon brutale et cruelle les dangers des relations par Minitel. Dans "Opération Sisyphe", il s'en prend aux réalités virtuelles. "Avenue de la République" vous a un petit côté George Orwell, où Leroy est loin de démériter face à son illustre prédécesseur.En 20 pages, il réussit à nous faire voyager parallèlement dans l'espace et dans le temps et à nous donner un aperçu en accéléré de notre histoire à travers celle d'un homme qui résiste à sa façon. Dans" L'ange gardien", on plonge au coeur des services secrets avec un tueur à gage devenu ange gardien, sur fond d'émeutes et de coalitions douteuses. Quant à la dernière histoire, "Des rizières au Danemark", elle nous ramène une fois encore vers George Orwell, puisque le héros s'y appelle carrément Winston, comme dans 1984.
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