Ce n'est pas souvent que je parle d'un livre pas (encore?) traduit en français, mais là j'ai craqué pour Russel D. McLean. Je suis tombée sur son nom à plusieurs reprises au détour de mes pérégrinations littéraires, sur le web, dans la presse, sur FaceBook... et j'ai voulu en savoir plus. Je viens de terminer son premier roman, The Good Son. Russel D McLean est écossais, il vit à Dundee (oui, la marmelade d'orange...). Là encore, il y avait une logique : Ian Rankin à Edimbourg, Denise Mina à Glasgow, il me fallait bien un ami à Dundee. Manquent maintenant Aberdeen, Inverness : si vous avez des tuyaux !
Russel D. McLean a publié de nombreuses nouvelles dans des publications spécialisées "noir" (Crime Spree Magazine, The Big Thrill, Crime Scene Scotland). Son premier roman, The Good Son, est sorti en 2008, et il remet au goût du jour le détective privé anglais - pardon, écossais !
McNee, ancien flic, est donc devenu détective privé. Il a bien du mal à faire le deuil de sa fiancée Elaine, morte dans un accident de voiture dont McNee se sent responsable. Il traîne la patte, au propre comme au figuré, car l'accident a laissé des séquelles dans son corps et dans son esprit torturé. James Robertson, un fermier de la région, a besoin de lui. On a retrouvé son frère Daniel pendu dans un bois des environs de Dundee. Les deux frères ne s'étaient pas vus depuis longtemps, Daniel étant parti s'installer à Londres pendant que Robertson reprenait la ferme familiale. Robertson veut savoir pourquoi son frère s'est suicidé. Et McNee va l'aider. Ce qui n'est pas vraiment une bonne idée. Car le frère prodigue faisait partie de la pègre londonienne, et ses fréquentations n'hésiteront pas à faire le voyage jusqu'à Dundee pour récupérer les petites économies qu'il a mises de côté pour ses vieux jours. McNee, en se mêlant de cette histoire, va déclencher une flambée de violence redoutable, et il ne sera pas le seul à en faire les frais. La fin du roman, particulièrement cruelle, vous laisse comme un nœud dans la gorge.
Phrases courtes, dialogues percutants, McLean fait dans l'efficacité. Mais il donne aussi dans la psychologie, et c'est peut-être là que le bât blesse : le roman est écrit à la première personne, et McNee a une tendance un peu agaçante à s'appesantir sur ses traumatismes, ses regrets, son sentiment de culpabilité. On aurait préféré que les mêmes informations soient formulées autrement, par exemple à travers l'action et les comportements des personnages. Tel quel, certains passages nous donnent un peu l'impression que l'auteur nous juge incapables de faire notre propre analyse de son personnage. La ville de Dundee joue un rôle important dans cette histoire, la langue et ses accents également, et à coup sûr le lecteur français perd un peu de la saveur du texte. Un premier roman séduisant, qui donne envie d'aller plus loin avec Russel D. McLean
Russel D. McLean, The Good Son, Five Leaves
For Aberdeen (not yet translated, though, like me) - try Stuart MacBride. A cross between Ian Rankin and Val McDermid, but with a very bawdy and black sense of humour. And thank you so much for this marvellous and thoughtful review!
RépondreSupprimerRussel
Thanks for the tip ! Looking forward to reading your "Lost Sister", very soon.
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