22 mars 2012

Commissaire Winter, débarquement à moitié réussi...

La première enquête en deux épisodes du Commissaire Winter, série suédoise d'après les romans de Ake Edwardson, vient de s'achever sur Arte, et laisse un goût d'inachevé. Non pas que la fin soit ouverte ou ambigüe, non, mais le réalisateur a confondu lenteur et platitude. Je n'ai rien contre la lenteur, lorsqu'elle est au service d'une histoire forte, de personnages riches. Et puis lenteur ne signifie pas manque de rythme. Le rythme lent reste un rythme, quelque chose qui ressemble à un cœur qui bat, qui force le lecteur ou le spectateur à suivre la cadence, le captivant ainsi par sa pulsation propre. Dans cette série, l'histoire est racontée de façon linéaire, presque didactique.
La démonstration de ce soir portait sur le racisme et la xénophobie, et pour finir sur les violences faites aux femmes. Louables intentions, desservies par une mise en scène sans relief qui ne rend pas justice aux romans d'Edwardson, lesquels sont plutôt riches en termes de composition, d'atmosphères et de travail sur les personnages. C'est d'autant plus dommage que Magnus Keppner, le comédien choisi pour incarner Erik Winter, est attachant, avec son physique à la Bertrand Belin avec 10 ans de plus. Les costumes et les chemises raffinés qui caractérisent le héros d'Edwardson sont là, il aime toujours le whisky, mais on regrettera peut-être que le réalisateur ait choisi de "zapper" l'état de célibataire dans lequel se complaît Winter dans les premiers romans. Cet état-civil permettait à Edwardson de faire un portrait sans concession d'un homme pas toujours très "fair play" avec les femmes, et vaguement irresponsable. Là, dès le premier épisode, le Commissaire est marié et père de deux enfants. Ça rassure... Enfin, laissons quand même une deuxième chance au Commissaire Winter et rendez-vous jeudi prochain sur Arte.

2 commentaires:

  1. Sa situation de père de famille m'a stupéfaite et de plus comme vous le soulignez le commissaire Winter n'est pas ce personnage calme et respectueux des bonnes manières. Le "vrai Winter est colérique, souvent alcoolisé.
    Et l'épisode était un peu brouillon. Je n'ai pas retrouvé le jeu de piste habituel qui nous entraine dans toutes les directions avant que les idées n'en forment qu'une. Dommage. Cet épisode reste cependant intéressant et suis assez bien l'esprit d'Edwardson. J'attend donc le prochain avec beaucoup d'impatience.

    RépondreSupprimer
  2. Hello.
    Je partage cette déception: c'est plat avec des effets de mise en scène (zooms, montage alterné)frisant le ridicule. Je ne crois pas que je vais faire une 2ème tentative. En revanche, je poursuis avec plaisir la lecture du dernier de la série, "Le dernier hiver".
    Amitiés

    RépondreSupprimer

Articles récents