14 mars 2012

Le côté obscur des séries télé à la française

C'est toujours sous la forme DVD et donc avec un temps de retard que je suis la série Engrenages. Résultat, j'en suis encore à la saison 3 que je viens juste de finir de visionner. Mais finalement je crois que je vais m'en tenir là. Plusieurs raisons à cet abandon en course. A force de caricaturer les stéréotypes on finit par lasser le spectateur. Dans cette série policière pourtant bien ficelée, il faut l'avouer, les flics sont tous soit totalement déprimés soit franchement ripoux, les avocats lamentablement véreux et les juges (parfois même d'instruction) corrompus, impitoyables ou bornés. Résultat les histoires tournent en boucle et en eau de boudin sans jamais une respiration, un petit coin de ciel bleu.
Avec ce système de pensée négative, sans apport d'oxygène pour le téléphage, on finit par imposer une vision pessimiste qui peut influencer les esprits sur le long terme. C'est un peu comme pour les infos et les trains qui arrivent en retard. A en croire les présentateurs zélés on finirait par croire que tous les trains arrivent en retard, ce qui bien sûr n'est pas le cas. Heureusement que dans la police et la magistrature tout le monde n'est pas du même acabit que dans la série sinon ce serait avouer un échec total de notre société qui même si elle n'est pas au mieux de sa forme n'en est pas moins supportable pour le commun des mortels. Depuis quelques jours j'ai découvert la série américaine The shield qui dans le genre est basée sur le même canevas mais fait plus la part entre l'obscurité et la lumière avec des personnages en contrepied du discours noir ambiant pour proposer plusieurs lectures même si le manichéisme à l'américaine n'est pas non plus la panacée. Pas question non plus de tomber dans l'effet inverse avec une version policière de La Petite maison dans la prairie trop consensuelle mais il me semble qu'il y a une place pour une série réaliste du quotidien de la justice et de la police. Quelque chose qui tout en restant divertissant par le choix des cas traités ( du serial killer aux voleurs de pommes) pourrait lorgner un tant soit peu du côté de la réalité et même se révéler éducatif. Regardez par exemple le succès de Borgen, une femme au pouvoir sur la politique au Danemark qui est parfaitement dans cette tendance créative associant un bon équilibre entre réalisme et fiction. Mais c'est bien connu: ce n'est pas le rôle de notre télé de faire ces choses-là comme le disait si bien un directeur de chaine il n'y a pas si longtemps. Elle est juste là pour préparer nos modestes petites cellules grises aux messages publicitaires qui eux polluent véritablement le PAF à longueur de journée.
Fred

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