Celles-ci vont basculer dans l'horreur après un crime qui tient lieu de point de départ à plusieurs intrigues rédigées en changeant de point de vue, à la manière de Rashomon, la porte du Dieu Rashô, film qui fit connaître Akira Kurosawa et le cinéma japonais. Le livre est réalisé en 7 parties, plongée en apnée dans la folie. A chaque fin de chapitre on pourrait penser avoir atteint un paroxysme comme si l'auteur testait le niveau de tolérance de son lecteur. Mais derrière ce thriller se cache aussi une véritable étude de mœurs d'une société moderne encore basée sur la soumission dans laquelle la condition féminine est loin d'être au goût du jour. Pour évoquer le style, le texte traduit par Ryöji Nakamura et René de Ceccatty est très direct avec une place prépondérante aux dialogues rédigés avec une économie de mots qui donne un rythme particulier au texte. L'auteur évite ainsi les inutiles et fastidieuses redondances à la fin des phrases, destinées trop souvent à bien faire rentrer dans le crâne du lecteur réticent l'état d'esprit d'un personnage. Mais peut-être est-ce typique de la littérature japonaise? En revanche la description de scènes clefs revisitées sous plusieurs points de vue est une étrangeté littéraire qui trouve tout son sens dans cette narration en miroir qui tient le lecteur en haleine tout au long des 650 pages du récit qui se termine en apothéose sanglante.
Fred
Out par Natsuo Kirino - éditions Points Seuil - Traduit par Ryöji Nakamura et René de Ceccatty
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire