9 novembre 2012

Christopher Nolan, de "Following", film expérimental, à "Batman", blockbuster absolu

Al Pacino, Michael Caine, Christian Bale, Gary Oldman, Morgan Freeman : tous ont en commun d'avoir été dirigés par le réalisateur Christopher Nolan. Parcours exemplaire mais atypique pour ce metteur en scène anglais né en 1970. Vu hier sur Arte, son premier long métrage, Following. Un film court (70 mn), sorti en 1999, en noir et blanc. Une étrange réussite, avec la création d'un univers esthétique très personnel, faisant un peu penser à l'Antonioni de Blow Up.
L'histoire : un écrivain en devenir, Bill, traîne son spleen et trompe son ennui en suivant des passants au hasard. Jusqu'au jour où le hasard fait mal les choses : Bill tombe sur Cobb, un cambrioleur qui cambriole plutôt pour le plaisir de s'introduire dans la vie des gens que par appât du gain. Cobb exerce bientôt sur Bill une vraie fascination, et l'entraîne à sa suite dans des expéditions plus ou moins dangereuses. A noter : Nolan réutilisera le nom de Cobb dans Inception, le film qu'il sortira en 2010. Manipulation, mensonge, théâtre d'ombres, femme ambiguë : le noir et blanc y est pour beaucoup dans le charme vénéneux exercé par le film, mais il n'est pas seul en cause. Pour un coup d'essai, Nolan a choisi des comédiens parfaits, trois jeunes acteurs anglais au physique presque 60s. Il joue habilement avec une narration non chronologique, sans pourtant perdre le spectateur, mais semant scène après scène de petites graines d'angoisse qui finissent par créer un véritable malaise, jamais dissipé. Sans parler des retournements de situation parfaitement maîtrisés, et qui vous cueillent magistralement. Following a obtenu de nombreuses récompenses largement méritées. Pour l'anecdote, le film aurait été tourné en un an à raison de 15 mn par samedi, car les acteurs comme le réalisateur avaient un autre emploi en-dehors... Il sera suivi par Memento, avec Guy Pearce, que Nolan réalisera aux Etats-Unis en 2000, et dans lequel il utilisera encore la narration non chronologique, enrichie d'une alternance de noir et blanc et de couleur. Puis ce sera le formidable Insomnia, où il réussira le tour de force de nous faire aimer l'acteur Robin Williams, particulièrement bien utilisé dans le rôle d'un redoutable psychopathe confronté au flic Al Pacino littéralement détruit par l'ambiance crépusculaire de l'Alaska. Quant à la série des Batman, inutile d'y revenir, vous les connaissez tous...

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