5 janvier 2013

Des "Revenants" à "Rosemary and Thyme" en passant par "Tommy & Tuppence", "les séries télé vous embarquent sur les montagnes russes!

C'est toujours un peu bizarre, ces vacances de fin d'année, entre trajets en voiture, arbre de Noël, agapes et vague à l'âme. Cette année, ç'a été la fête aux DVD chez moi. Avec des choses aussi diverses que possible. On va commencer par le gros morceau ! Je me suis avalé les huit épisodes des Revenants à la suite. Une nouvelle série française, messieurs-dames, ça se salue. Je ne suis pas trop fantastique-surnaturel. Mais je ne sais pas, j'ai vu des extraits séduisants, découvert que la BO était signée Mogwai, et je n'ai pas résisté plus longtemps. Autant vous prévenir, si vous accrochez, vous irez jusqu'au bout...
Alors, de quoi ça cause ? Eh bien ça cause de... revenants. L'histoire se passe dans une bourgade de montagne, flanquée d'un monumental barrage dominant un lac au fond duquel gît un village englouti. La série a été tournée dans la région d'Annecy, les régionaux reconnaîtront le barrage de Tignes et d'autres villages du coin. Les paysages sont étranges, on les croirait parfois issus d'un logiciel 3D. La ville est étrange aussi. Elle bénéficie d'infrastructures importantes, et pourtant on a l'impression qu'elle est déserte... Un jour, une jeune fille morte quelques années auparavant dans un accident de car revient dans sa famille, causant le trouble qu'on imagine, surtout auprès de sa sœur jumelle. Un peu plus loin, c'est un petit garçon surgi de nulle part qui fait son apparition dans la vie d'une infirmière solitaire et dépressive. Puis un jeune homme mort le jour de son mariage réapparaît dans la vie de celle qu'il n'a pas eu le temps d'épouser.
Ici, pas de teints blafards, de lèvres écarlates et d'allures de zombies. Les revenants n'ont pas vieilli, ils sont jeunes, ils sont beaux et ils sèment dans la ville un désordre profond, faisant renaître de vieux démons, réveillant chez les vivants des rancœurs et des doutes ravageurs.Et comme si ça ne suffisait pas, un criminel en série particulièrement sadique reprend du service.  La série, où le barrage, le lac et le village englouti jouent un rôle déterminant, est une sorte de huis-clos : à aucun moment les personnages ne parviennent à sortir du cadre de la ville. La maison des jumelles, l'appartement de l'infirmière, la maison de la jeune presque veuve et de sa fille, le refuge où une association accueille les personnes en difficulté, la gendarmerie, le pub au bord du lac : tels sont les lieux qui servent de repères au déroulement de l'histoire. Une histoire où le surnaturel est traité de façon froide, distanciée, et d'autant plus effrayante. Un rythme lent (trop, pour certains), une musique fabuleuse, une atmosphère totalement prenante... Les comédiens sont parfaits, en particulier le formidable Frédéric Pierrot. Même Anne Consigny, qui m'agace avec ses expressions pleurnichardes, est parfaite. Quant aux comédiens qui incarnent les jumelles, le presque jeune marié et le petit garçon qui fait peur, ils sont tout bonnement formidables.
Même si le dernier épisode laisse bien des mystères inexpliqués, engendrant une certaine frustration, Les Revenants est une vraie réussite. Une sorte de Twin Peaks à la française, qui connaîtra une deuxième saison... en 2014. Là, à mon avis, l'erreur marketing confine à la faute grave. A moins que les producteurs ne soient tellement sûrs d'eux qu'ils comptent sur les fans pour faire monter la pression pendant plus d'une année. C'est tout le mal qu'on leur souhaite, mais bon...

Après ce huis-clos montagnard et fantômatique, il fallait bien souffler un peu. Et c'est un coffret de la série Rosemary & Thyme qui a joué le rôle de bouffée d'oxygène. Là, on change vraiment de genre. Rosemary & Thyme sont deux petites dames sexagénaires. L'une, l'imposante Thyme, est une flic à la retraite. L'autre, Rosemary, genre petite souris montée sur ressorts, est spécialiste en horticulture. Les deux femmes s'associent pour créer une société de conseil en jardinage... Mais comme par hasard, chacune de leurs missions se transforme en enquête policière. Il n'y a guère qu'un épithète pour qualifier cette série : charmante. Certes, on est plus proche de Barnaby que de The Wire, mais après tout pourquoi bouder son plaisir ? Les enquêtes se déroulent souvent dans des villages idylliques, des manoirs ravissants ou des cottages adorables, les deux actrices sont excellentes et forment un couple à la Laurel et Hardy assez réjouissant, les intrigues, si elles sont très traditionnelles, tiennent debout, et l'humour n'est jamais loin.  Parfait pour se vider la tête un soir de déprime!

Flash-back avec la troisième série de cette période festive : Tommy & Tuppence,  tirée des nouvelles qu'Agatha Christie écrivit à un moment où elle en avait ras le bol d'Hercule Poirot, se déroule dans les années 30. Et la production s'est attachée à une reconstitution minutieuse et parfaite des coiffures, des décors et des costumes. Le Tommy du titre est un ex-agent secret, qui s'ennuie un peu après ses aventures mouvementées. Il est marié à Tuppence, intrépide élégante légèrement foldingue qui, elle aussi, mettrait bien un peu de piment dans sa petite vie de coquette fortunée. Qu'à cela ne tienne, on va faire appel à eux pour éclaircir des mystères typiquement Agatha Christiens, mais qui font aussi un peu penser, époque oblige, à certaines nouvelles de Somerset Maugham. On se rappellera que le couple d'enquêteurs a inspiré à trois reprises le cinéaste Pascal Thomas, qui a très librement adapté Agatha Christie dans Mon petit doigt m'a dit, Le crime est notre affaire et Associés contre le crime, donnant les deux rôles vedettes à André Dussollier et Catherine Frot.

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