1 mai 2013

William McIlvanney retrouve enfin le devant de la scène

Les trois romans policiers de William McIlvanney, avec leur héros Laidlaw (voir ici la chronique de Laidlaw), après être restés indisponibles pendant plusieurs années en langue anglaise, vont être republiés ces jours-ci par l'éditeur écossais Canongate. On peut espérer que l'homme, dont se réclament aussi bien Denise Mina, Val McDermid et Ian Rankin, va connaître un regain de passion, et aussi de nombreux nouveaux lecteurs.The Skinny, magazine et site culturel écossais indépendant, publie un grand papier passionnant sur "le Clark Gable de la littérature policière", comme dit Val McDermid. Morceaux choisis :


A la question de savoir s'il considère ses trois romans policiers différemment de son autre œuvre littéraire, il répond : "Non, pour moi il n'y a aucune différence commerciale. Ils font tous les trois partie d'une structure globale. Je pense que tous mes livres sont liés, et que le personnage de Laidlaw et la forme de ces trois romans m'ont permis d'examiner certaines zones de la société (...) Pour moi, Laidlaw est l'explorateur de la société même dont je parle dans mes autres livres, avec la différence qu'il explore des lieux plus sombres."
“Une telle résurrection, c'est incroyable. J'étais persuadé que tous mes livres étaient morts et enterrés quand Canongate est venu me voir. C'est un éditeur formidable. Ils ne se contentent pas de publier, ils le font avec passion (...) Laidlaw est très important pour moi. J'y pense toujours avec émotion, et je n'exclus pas une résurrection."
Et Glasgow, la ville d'adoption de McIlvanney ? “L'essence de Glasgow, celle qui était là dans les années 70, existe encore. Il y a eu beaucoup de changements superficiels : les téléphones portables, l'internet, etc. Mais je pense que l'essence de Glasgow est la même."
Quant à l'admiration que lui témoignent ses plus jeunes confrères, elle le touche et l'étonne : “Je suis épaté par leur générosité; ils ont été formidables avec moi (...) Au festival Bloody Scotland de l'année dernière, j'ai découvert leur générosité", dit-il en parlant de Rankin et de McDermid. "Je sais bien que les ai précédés, mais j'ai été très étonné de l'influence qu'ils m'attribuent."

Enfin, interrogé sur les conseils qu'il pourrait donner aux jeunes auteurs, il donne cette sage réponse : ‘Écouter les conseils, mais sans en être les esclaves. Si vous êtes écrivain, vous écrivez d'abord pour vous, ce que vous écrivez vient de vous. Ne perdez pas cette impulsion personnelle qui vous pousse à écrire. C'est très bien de se faire aider, mais au bout du compte c'est vous qui devez faire le travail. Écoutez les conseils, mais ne les prenez pas trop au sérieux, obéissez à votre démon. Obéissez à cette partie de vous qui veut s'exprimer, et qui sait ce qu'elle veut dire"

William McIlvanney sera interviewé au festival de Harrogate, en juillet prochain, par Ian Rankin lui-même. Un grand moment en perspective.

Pour lire l'intégralité de ce passionnant article signé Bram E. Gieben:

Une partie des romans de McIlvanney est disponible en français dans la collection Rivages / Noir

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