Le roman commence par une scène qui donne le ton : Galya, jeune Ukrainienne prostituée de force, vient de tuer un homme avec un tesson de verre, et Stuart Neville décrit la scène avec précision mais sans froideur. Le goût du sang sur la main de Galya, son bouillonnement sur le maillot du mort, son cheminement sur le linoléum : rien de ce sang ne nous reste inconnu...
Puis c'est la fuite, éperdue, car la mort de ce Lituanien n'est bien sûr pas la fin de l'histoire. Jack Lennon va l'apprendre à ses dépens. Galya et sa victime symbolisent la partie sombre de la mondialisation et de l'Europe élargie. Le prix à payer ? Cher, très cher pour ces filles de l'est qu'on envoie en Europe en leur faisant miroiter un emploi de baby sitter ou de gouvernante, et qui se retrouvent prostituées, brutalisées, enfermées. A qui profite le crime ? En l'occurrence, à une bande originaire de Lituanie, qui tient ses quartiers généraux en Belgique, et dont l'une des activités est de fournir des travailleurs clandestins à des entreprises peu regardantes sur la légalité. Lennon va donc devoir jouer serré, d'autant que cette traque aux mafieux va bientôt se doubler d'une chasse au serial killer. Un serial killer particulièrement intéressé par les jeunes prostituées venues de l'est, pour peu qu'elles aient gardé au fond du regard cette lueur de vie qui les rend "sauvables"... Sauver Galya la meurtrière malgré elle, mettre hors d'état de nuire ses tortionnaires, trouver le serial killer: triple mission pour Jack Lennon. Inutile de dire que les 400 pages du roman ne vont pas être de tout repos.
Stuart Neville, Quais du polar 2014 |
Stuart Neville, Âmes volées, traduit de l'anglais par Fabienne Duvigneau, Rivages/Thrillers
Je l'ai, il est temps que je m'y mette !
RépondreSupprimerMerci pour cet avis.