28 décembre 2015

Le dernier billet (ronchon) de l'année

Vous l'avez peut-être remarqué, je ne me défoule pas souvent sur les lectures que je n'ai pas aimées. Et pourtant, il y en a ! Cette fois, l'agacement est trop fort, faut que ça sorte. Heureusement, le mois de janvier s'annonce particulièrement riche en bonnes nouvelles...
Vous vous rappelez peut-être que l'an dernier, Ombres noires nous avait offert deux novellas très réussies signées John Connolly et Thomas H. Cook (pour vous rafraîchir la mémoire, c'est par ici ). Cette année, l'éditeur renouvelle l'opération avec deux textes courts signés Reed Farrel Coleman et Mickey Spillane tenant la main, de façon posthume, à Max Allan Collins. Cette fois, l'éditeur américain des versions originales avait imposé un cahier des charges : il fallait que l'histoire ait pour thème central un livre. Bonne idée, a priori. Sauf que, probablement, les deux auteurs soit n'étaient guère inspirés par le sujet, soit n'ont pas pu accorder assez de temps à leur mission ;-).

Résultat : Reed Farrel Coleman, qu'on connaît surtout ici en tant que co-auteur de Ken Bruen dans Tower (voir ici ), signe avec Le mythe d'Isaac Becker une histoire qui  aurait pu être intéressante. Isaac Becker est mort à Birkenau. Mais avant de mourir, il aurait consigné dans un cahier toutes les exactions dont il a été témoin... Jacob Weisen, son codétenu, a survécu aux camps. Après la guerre, il se sent investi d'une mission, même si le précieux cahier a disparu : il faut qu'il dise ces choses, qu'il entre aux Etats-Unis pour témoigner. Le début de l'histoire est passionnant, douloureux. C'est pourquoi il est d'autant plus dommage que la deuxième partie de cette histoire de mensonge se termine sur une chute en forme de pirouette tragique, dans laquelle rien ne se dénoue vraiment, et surtout qui manque de cohérence par rapport au début du texte.
Max Allan Collins est en quelque sorte l'héritier littéraire de Mickey Spillane. Mais si, vous voyez qui c'est : les enquêtes de Mike Hammer! Collins a bien connu Spillane avant son décès en 2006, et il a entrepris de redonner vie à des textes inédits. C'est le cas de cette histoire qui se déroule dans les années 80, et qui gravite autour de l'existence d'un cahier tenu par un parrain de la mafia, dont le contenu pourrait faire tomber bien des têtes. Bien sûr, c'est Mike Hammer qui s'y colle quand il s'agit de retrouver ce fameux cahier après lequel courent, dans un même élan fiévreux, mafieux et flics. Pourquoi pas, une intrigue classique mais qui aurait pu être féconde. Si Collins sait se mettre dans les pas de Spillane, faire revivre ses personnages récurrents Mike Hammer, Velda l'assistante intrépide et Pat le copain flic, évoquer la ville et l'époque, il fait chou blanc quand il s'agit de conclure. La fin est bâclée, invraisemblable, bref gâche une lecture qui aurait pu être presque aussi agréable qu'une authentique enquête de Mike Hammer. Dommage.

Reed Farrel Coleman, Le mythe d'Isaac Becker, traduit de l'américain par Pierre Brévignon, Ombres noires
Mickey Spillane et Max Allan Collins, Le journal du parrain, traduit de l'américain par Claire-Marie Clévy, Ombres noires

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