Dominique Sylvain a longtemps vécu au Japon, et elle nous offre aujourd'hui un voyage à Tokyo à sa manière, plus précisément dans le quartier des plaisirs de Kabukicho, où l'on vient oublier l'ennui et les soucis quotidiens auprès de compagnes et de compagnons aussi éphémères que discrets.
Au Café Château, l'ambiance est à la morosité. A son ouverture, l'établissement est vite devenu le lieu branché, jeune, où il fallait aller. Mais depuis quelques années, les temps sont durs... Moins d'argent, moins de plaisir, moins de consommation, on connaît bien la boucle infernale. Le très beau Yudai préside aux destinées du Café Château et c'est à son corps défendant que, ce soir-là, il joue la comédie de l'amour auprès d'Akiko, prostituée de luxe qui s'assure ses services au prix fort. Eh oui, les prostituées aussi ont besoin de leur dose d'illusion... Yudai est las, il se sent prisonnier du Café Château et de ses clientes... En plus, Kate a disparu. La délicieuse Anglaise qui joue les hôtesses est devenue son amie véritable. Ensemble, ils partagent des promenades, des pique-niques et des confidences. Bref, ils ont une vie d'humains. Mais là, elle ne répond plus au téléphone, ignore ses messages, n'est pas au rendez-vous. Où est Kate ?
La jeune Anglaise blonde aux yeux bleux, amoureuse des livres, est arrivée à Tokyo quelques années auparavant et s'est mise à travailler comme hôtesse de bar au Club Gaïa. Les clients l'apprécient, sa patronne aussi, Kate n'a pas de problème connu. C'est ce que confirmera son amie Marie, la Française arrivée trois ans auparavant et avec laquelle Kate partage un appartement. Marie, elle aussi, travaille au Club Gaïa, mais son ambition est de devenir romancière. D'ailleurs, son agent vient de lui confirmer à quel point elle apprécie son roman... Jason Sanders, le père de Kate, est inquiet. Il vient de recevoir sur son téléphone portable une photo peu rassurante : Kate, allongée, les yeux fermés, et un message laconique "Elle dort ici". Jason Sanders prend l'avion, il arrive. Et s'empresse d'aller la voir police, bien sûr... La photo rappelle à l'enquêteur de très mauvais souvenirs : ceux d'un tueur en série qui sévissait quelques années auparavant et dont le modus operandi rappelle étrangement la photo de Kate Sanders. La quête commence.Au Café Château, l'ambiance est à la morosité. A son ouverture, l'établissement est vite devenu le lieu branché, jeune, où il fallait aller. Mais depuis quelques années, les temps sont durs... Moins d'argent, moins de plaisir, moins de consommation, on connaît bien la boucle infernale. Le très beau Yudai préside aux destinées du Café Château et c'est à son corps défendant que, ce soir-là, il joue la comédie de l'amour auprès d'Akiko, prostituée de luxe qui s'assure ses services au prix fort. Eh oui, les prostituées aussi ont besoin de leur dose d'illusion... Yudai est las, il se sent prisonnier du Café Château et de ses clientes... En plus, Kate a disparu. La délicieuse Anglaise qui joue les hôtesses est devenue son amie véritable. Ensemble, ils partagent des promenades, des pique-niques et des confidences. Bref, ils ont une vie d'humains. Mais là, elle ne répond plus au téléphone, ignore ses messages, n'est pas au rendez-vous. Où est Kate ?
Dominique Sylvain plante habilement son décor : on sent tout de suite qu'elle a du Japon une véritable expérience. Elle sait mettre à jour et explorer les secrets les plus troublants de ce quartier de Tokyo où femmes et hommes se prêtent à des jeux d'illusion, à des simulacres de bienveillance, et sont en proie à une solitude effrayante... L'inquiétude monte, même si dès le début on sent bien que le sort de Kate est scellé. L'étrange couple que forment Marie et Jason, unis dans l'angoisse, donne au récit une tonalité singulière, et la relation qu'entretiennent ces deux-là est pour beaucoup dans le sentiment de malaise qui, petit à petit, prend le pouvoir dans l'esprit du lecteur. Le souvenir entêtant du tueur en série, présent à tout moment dans l'esprit des enquêteurs, ajoute encore à la tension ambiante.
Les personnages sont traités avec sensibilité et subtilité, sans manichéisme, avec une forme d'empathie et de générosité qui n'enlève rien à la noirceur du propos. Une note particulière pour Yodaï, personnage masculin singulièrement attachant : dans ce monde d'illusions et de violence physique et mentale; ce n'est sans doute pas un hasard si Dominique Sylvain a choisi de mettre en exergue la détresse et la solitude d'un homme-objet...
Dominique Sylvain, Kabukicho, Viviane Hamy
Dominique Sylvain, Kabukicho, Viviane Hamy
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