24 avril 2011

Avec Michel Quint, un fantôme peut en cacher un autre

Pourquoi avoir ajouté sur la quatrième de couverture qu'il s'agissait d'un polar qui mêle la petite histoire à la grande ? On peut se le demander à la lecture de ce petit livre de la main d'un auteur qui manie le verbe avec ferveur. C'est un peu comme si au dos de L'étranger de Camus on avait ajouté "polar réaliste" ou quelque chose du genre, juste parce qu'il y a bien un meurtre dans le cours du récit et que cela se termine au pied de l'échafaud. Trêve de plaisanterie, les éditions du Moteur nous ont concocté pour ce début d'année un petit bijou pour bibliophile à un prix frisant le dérisoire. La couverture élégante, les pages épaisses et cousues s'il vous plaît, donnent envie de le poser bien en vue sur l'étagère que l'on ne manquera pas d'apercevoir en entrant dans le salon. Faites savoir que vous avez lu ce livre qui est aussi petit que le drame qui y est décrit est grand. Voici un texte qui nécessite d'avoir un peu de temps devant soi, car malgré un nombre de pages réduit, il va falloir déguster avec lenteur pour apprécier chaque tournure de phrase, chaque mot, idée et sentiment qui s'entremêlent, se croisent et se disloquent pour accoucher d'une œuvre. La rencontre entre le promoteur et la démineuse, les secrets de la vieille femme et ses erreurs de jugement, le vilain profiteur qui sera puni, tout concourt à amener le lecteur vers un dénouement qui fait penser à du Maupassant. Derrière les choses en apparence acceptables de la vie se cachent parfois des fantômes honteux qui ne demandent qu'à agiter leurs chaînes si on a le malheur de laisser la porte entrouverte trop longtemps.
La folie Verdier - Michel Quint - éditions du Moteur - 9 euros 50

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