24 avril 2011

Dennis Lehane : Shutter Island ou quand la peur prime sur le style

J’avais beaucoup aimé le roman Mystic River du même auteur. J’y avais trouvé une vraie profondeur, une puissance d’émotion hors du commun. C’est donc avec enthousiasme que j’ai ouvert le fameux Shutter Island, dont Martin Scorsese vient de tirer un film que je n’ai pas encore vu.

Entre l’intrigue, alléchante, et l’écriture de Lehane telle que je la connaissais, je m’attendais à rien de moins qu’un chef d’œuvre. Ma déception est donc proportionnelle à l’attente. Certes, l’intrigue est extrêmement bien ficelée, les rebondissements réussis, la situation angoissante à souhait, le personnage principal intéressant. Certaines descriptions sont particulièrement impressionnantes, on "voit" littéralement l’île maudite, et franchement on n’a pas envie d’y passer ses vacances... Mais il y a dans l’histoire du personnage principal des choses qu’on a du mal à avaler : en fait, j’ai eu l’impression que la folie, qui est un des sujets principaux du livre, donnait à l’auteur un prétexte commode pour faire passer des situations plus qu’improbables.

Et surtout, par rapport à Mystic River, dont le style m’avait vraiment emballée, j’ai eu le sentiment que Shutter Island capitalisait tout sur l’intrigue, la peur et même la violence, au détriment d’une certaine élégance et d’une recherche d’écriture qui m’ont bien manqué. J’avais trouvé le film d’Eastwood inférieur au roman Mystic River, j’espère que le film de Scorsese me réconciliera avec Shutter Island.

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