Lire un roman d’Ellis Peters à une époque où les polars se veulent de plus en plus "trash", ça a un petit côté ringard. Eh bien oui, voilà, tant pis, j’aime les histoires où le crime paraît presque "modeste" par rapport à tout ce qu’on peut lire actuellement. D’accord, c’est un livre que j’ai acheté 2 euros chez Gibert, dans une caisse au sous-sol, rayon polars, pendant une opération spéciale "soldes et occasions". Mais il n’empêche que ce fut un vrai plaisir de se plonger dans ce roman qui se passe dans une Angleterre troublée, en l’an de grâce 1141. Un texte qui tient plus de la prouesse d’historien que du spécialiste de l’énigme tordue, car le meurtre en lui-même est très en arrière-plan par rapport aux événements, notamment les conflits larvés entre Gallois et Anglais. Frère Cadfael y tient un rôle d’important puisqu’il est d’origine galloise et parle donc les deux langues : il peut ainsi communiquer avec les différents protagonistes des deux côtés de la frontière. Les noms de personnages aux consonances typiques comme Eliud, Owain, Gwynedd, Madog ap Meredith ou encore Cadwaladr, ou les lieux tels que Oswestry, Whitchurch, la vallée de la Rea, Minsterley et bien sûr Shrewsbury tournoieront dans votre tête et par moments se mélangeront certainement un peu, créant parfois des difficultés dans la compréhension de l’histoire. Mais quel plaisir de lire la langue raffinée de ces auteurs pour qui le plaisir des mots est sans doute aussi grand que celui de créer une intrigue haletante. Ce livre m’a donné envie de relire toute la série des Cadfael parus dans la collection 10/18, mais là je sens que ça va me coûter plus cher : il va falloir taper dans le neuf.
Ellis Peters - La rançon du mort - 10/18
Frère Cadfael fait pénitence... moi aussi !
Coup de bol : huit jours après l'écriture du premier texte, j'en ai trouvé un autre. Mais déception après lecture de ce énième épisode des aventures de frère Cadfael, ce livre ne ressemble pas du tout aux autres dans la mesure où il n'y a pas d'enquête, mais une suite d'épisodes romanesques dans la grande tradition des livres de chevalerie. Si vous avez aimé Ivanhoé ou Quentin Durward, vous serez ravi de retrouver la même ambiance (attaques de châteaux, oubliettes). En revanche, si vous vous attendiez à un bon vieux Ellis Peters à l'ancienne, mieux vaut passer votre chemin.
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