Les
Carnets de Raymond Chandler, publiés en anglais en 1976 par l'éditeur Weidenfeld et Nicolson, sont en fait un recueil de textes divers dont beaucoup ont servi de base aux savoureuses descriptions signées Chandler dans ses plus grands romans -
Le grand sommeil, Adieu, ma jolie, Le dahlia bleu... On y trouve de courtes notes, des réflexions surprenantes, et surtout on y découvre, derrière l'auteur de romans noirs, un amateur passionné de littérature. Egalement une liste de titres possibles, et on sait que Chandler était un grand spécialiste du titre qui tue. Parmi ceux auxquels il pensait pour de futurs romans, on citera, en vrac,
Mes amitiés à la mariée, L'homme qui aimait la pluie, Assieds-toi près de moi pendant que je rêve, Vite, cache le corps... et autres délices dont on aurait bien aimé connaître le développement. A savourer, quelques descriptions de femmes particulièrement soignées. Un exemple, maladroitement traduit : "Une fille pour qui on s'était donné bien de la peine (...) Les délicats contours de son visage et de ses lèvres étaient l'oeuvre de la nature". Des idées de romans fantastiques, avec entre autres une drôle d'histoire d'homme invisible.
Et pour finir, une nouvelle intitulée
English summer - A gothic romance, son dernier texte publié juste avant sa mort en 1959, témoigne de sa passion pour la littérature anglaise et pour le vieux continent - n'oublions pas que Chandler, avant de s'installer en Californie, a grandi à Londres et a même passé plusieurs mois en Allemagne et en France. Dans ce conte désabusé et amer qui a pour décor la campagne anglaise, on retrouve la précision et la cruauté des descriptions, les phrases cinglantes, les pirouettes ironiques ou à la limite du tragique. En particulier, la description toute en longueur et en sinuosité d'une blonde chevelure féminine...
Cette nouvelle, et beaucoup d'autres, viennent d'être republiées en français dans la collection Omnibus, sous le titre
Les ennuis, c'est mon problème
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire