En tant que "fan" de Val McDermid, j'attendais avec impatience, et un peu d'inquiétude je l'avoue, l'adaptation télé de son roman Quatre garçons dans la nuit. Le "pitch" du roman : 1978, Rose, une jeune serveuse meurt poignardée à Saint Andrews, en pleine nuit, alors qu'elle rentrait du travail. Quatre étudiants bien imbibés, de retour d'une fête, la retrouvent et assistent, impuissants, à son agonie. La police les interroge et fait peser sur eux de lourds soupçons... Faute de preuves et d'indices, le dossier est classé, puis réouvert 25 ans plus tard lorsque l'un des étudiants, devenu médecin, est assassiné le jour anniversaire de la mort de Rose. Je viens de voir le premier épisode (il y en a 2, le deuxième passe demain soir sur la 2 et je ne saurais trop vous conseiller de le regarder), et franchement je suis agréablement surprise.
Bien sûr, ça se passe en Normandie, et pas en Ecosse, mais j'aime bien la Normandie! Bien sûr, dans le téléfilm, seuls 15 ans séparent les deux volets de l'histoire, au lieu de 25 dans le livre, ce qui mine de rien a son importance dans l'évolution des caractères. Mais les quatre comédiens (Julien Baumgartner, Thibault Vinçon, Pascal Cervo et Antoine Hamel), sont à la hauteur de la situation, le livre est bien servi par un scénario aux petits oignons, même si bien sûr on ne retrouve pas tous les détails qui caractérisent les romans très travaillés de Val McDermid, adaptation oblige. Dans ce premier épisode, le glissement insensible des relations entre les quatre garçons est plutôt bien rendu, chaque personnage acquiert facilement sa personnalité propre et forte, ce qui fait que l'on s'attache à chacun d'entre eux. Seul bémol (ha ha) : la musique, dont les effets font parfois dresser les cheveux sur la tête, involontairement hélas... Bon allez, on leur pardonne.
Le deuxième épisode se passe donc presque intégralement 15 ans plus tard. On retrouve nos quatre garçons devenus adultes. Les relations entre eux se sont pour le moins distendues, ils se voient de temps à autre mais en fait ni les uns ni les autres n'ont pu oublier l'atroce crime qui les a réunis autrefois. Bon, autant l'avouer, cette deuxième partie est assez décevante. On a un peu l'impression qu'il fallait à tout prix arriver au dénouement et que du coup, le travail sur la psychologie des personnages a souffert de l'urgence... Il manque également pas mal d'éléments par rapport au roman. Et pour tout dire, au bout d'une demi-heure, on a déjà compris qui était le coupable, ce qui fait que l'heure finale n'est plus qu'un long chemin balisé d'embûches jusqu'à la vérité. Les personnages qui étaient plutôt subtils deviennent presque caricaturaux, les lieux communs s'accumulent, bref ça part à vau l'eau... Dommage, le défi était relevé avec le premier épisode, l'échec est patent avec le deuxième.
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