Non, le commissaire Van In n'est pas vietnamien... Il est belge, et de Bruges avec ça ! Eh oui, à Bruges la bourgeoise, il n'y a pas que des musées, un beffroi, un carillon, un béguinage, des canaux romantiques, des bâtiments gothiques. On le soupçonnait déjà depuis le superbe film de Martin McDonagh Bons baisers de Bruges, il y a aussi des malfrats dans la Venise du nord. Et des très vilains, qui plus est. Des gonflés même, puisqu'ils vont jusqu'à assassiner un citoyen allemand, faire sauter la statue du poète local, Guido Gezelle, et projeter d'anéantir LE beffroi. C'en est trop pour le commissaire Van In, qui, aidé de sa chère (très chère) procureure Hannelore et de son inséparable acolyte Versavel, vont déjouer le noir complot après bien des péripéties qui les amèneront de Charybde en Scylla, c'est-à-dire de promoteurs immobiliers véreux en anciens nazis pas du tout repentis.
Si vous aimez Bruges, vous allez être servis, et si vous ne connaissez pas, vous aurez envie de prendre le prochain train. Car la ville est un personnage à part entière de ce roman. L'intrigue est assez classique, quoiqu'elle en vaille bien d'autres. En revanche, les personnages sont franchement loufoques et très attachants. Van In boit trop, fume, baise et a des problèmes de coeur (du muscle cardiaque, veux-je dire, car côté sentiments, ça va plutôt bien pour lui). Il jure comme un charretier, déteste les Allemands, aime bien les cabarets louches et le chocolat chaud, a des problèmes avec les huissiers. Son pote Versavel, gay assumé, lui sert de nounou, de secrétaire, voire de souffre-douleur quand plus rien ne va. Quant à la belle Hannelore, elle a beau être procureure, ce qui n'a rien d'excitant, elle exerce sur Van In un effet spectaculaire. Les pourris sont franchement pourris, les indics trop fragiles, ça sent la Duvel et la neige recouvre Bruges en ce mois de février...
Pour résumer, pas la découverte du siècle, mais un sacré bon moment en compagnie de Pieter Aspe. Il paraît que les aventures de Van In ont fait l'objet d'une série télé. Si vous l'avez vue, racontez-nous !
Pieter Aspe - Chaos sur Bruges - traduit du néerlandais par Emmanuèle Sandron - Le Livre de poche
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire