Parmi les auteurs qui pratiquent le polar historique, Kate Sedley, après 19 aventures de Roger le colporteur, tient une place de choix sur le podium, aux côtés de Ellis Peters, de Paul C. Doherty et de Peter Tremayne. Son héros récurrent, qui a vu le jour en 1991 avec Le colporteur et la mort, parcourt les routes et les chemins de l'Angleterre à la fin du XVe siècle. D'aventure en aventure, on le voit vieillir et s'enrichir de centaines de rencontres avec des personnages parfois haut placés qui ont marqué l'histoire du Royaume-Uni. Obnubilé par la production de grande qualité de Doherty et le charme irrésistible de la Fidelma de Tremayne, j'avoue être passé à côté de ces livres qui ont pourtant conquis de nombreux lecteurs européens. C'est donc dans l'urgence que je me suis précipité, sur le conseil d'un libraire, sur les oeuvres de Kate Sedley. Difficile de se procurer le premier roman : c'est grâce aux compétences des vendeurs du rayon spécialisé de Joseph Gibert que j'ai eu enfin ce texte en mains. Et le charme a opéré car depuis, en quelques semaines, j'en suis à mon quatrième avec toujours le même plaisir de lecture.
Kate Sedley réussit à décrire la vie quotidienne des Anglais alors que la Guerre des deux roses déchire le pays avec un réalisme saisissant. Roger le colporteur, qui a choisi le métier de marchand ambulant après une formation monastique, va mettre son sens de l'observation et de l'analyse au service de ses contemporains, quelle que soit leur condition. L'époque est particulièrement intéressante puisqu'elle se situe pile à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, période faste pour les arts pendant laquelle les complots politiques n'ont pas manqué d'influer sur un monde en pleine évolution.
Le colporteur de la mort (traduit par Claude Bonnafont)
Roger Chapman va enquêter sur la disparition à Londres, dans d'étranges circonstances, du fils d'un échevin. Le jeune homme n'est jamais arrivé à destination et on perd sa trace juste avant qu'il ne pénètre à l'auberge où il était attendu. Kate Sedley mélange les événements de la Guerre des deux roses avec un fait divers pour le plus grand plaisir du lecteur. Dans cette première aventure, Roger devra faire preuve non seulement d'astuce, mais aussi de vaillance pour lutter contre ses ennemis, qui sont aussi ceux du Royaume.
La danse des neuf (traduit par Corinne Derblum)
Fin de l'hiver 1478, Roger reprend la route pour retourner à Bristol, mais son itinéraire passe par le village de Lower Brockhurst, où une jeune femme a mystérieusement disparu après s'être séparée de son fiancé qui est suspecté de l'avoir assassinée. Roger Chapman, qui n'hésite pas à aider ses concitoyens, se charge d'enquêter à la demande de la famille pour trouver le ou les véritables coupables. Il va être confronté à des haines tenaces dans lesquelles la superstitiion tient une place de choix.
La rose du solstice (traduit par Corinne Derblum)
Notre colporteur commence mal son voyage de retour vers Bristol. Il est attaqué sauvagement par des inconnus alors qu'il est témoin d'un meurtre. Jeté dans l'Avon, il est sauvé de la noyade par miracle et se lance à la recherche de ses agresseur. Petit problème : il a bien du mal à faire reconnaître ses aventures, d'autant plus que le lieu où il a été jeté dans la rivière a été le théâtre d'un crime perpétré un demi-siècle plus tôt, et qui fait encore frémir les habitants de la région.
Le conte de la brodeuse (traduit par Corinne Derblum)
Dans cet épisode, Roger va naviguer dans les hautes sphères de la politique pour résoudre un crime lié à la famille royale : l'assassinat du favori de la Duchesse d'York et de Bourgogne, sœur du roi Edward. Roger n'est pas seul dans cette aventure, puisqu'il doit endurer la compagnie de Bertram Serifaber, un insupportable blanc-bec qui lui est imposé pour l'aider dans son enquête.
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