24 avril 2011

Roman policier et rock'n roll, Stéphane Michaka se paie Elvis

On a déjà parlé ici de la collection lancée par La Tengo éditions : une série de polars à figures imposées (l'héroïne Mona Cabriole, un arrondissement de Paris + du rock). Stéphane Michaka  n'a pas choisi la facilité puisque c'est le 7e arrondissement, grand bourgeois par excellence, qui sert de cadre à son roman. Le quartier de la Tour Eiffel en particulier, et aussi le 26 de l'avenue Rapp. Les Parisiens sauront de quoi je parle : un immeuble 1900 absolument incroyable, à l'architecture tellement tarabiscotée qu'on la croirait issue de l'imagination d'un architecte sous substances illicites. La journaliste Mona Cabriole, reporter au web journal Parisnews, se retrouve encore une fois embarquée dans une sale histoire. En l'occurrence, le cadavre disparu d'un Asiatique. Voilà l'extrémité du fil qu'elle va devoir tirer et démêler, et je vous garantis qu'un chat n'y retrouverait pas ses petits ! Et Elvis alors ? (je vous entends d'ici, ne criez pas...) Eh bien voilà : et si Elvis n'était pas mort ? Vous ne me croyez pas ? Vous avez tort... Eh oui, Stéphane Michaka n'a pas résisté à la tentation, il a surfé sur le fantasme d'un vieil Elvis hypothétiquement vivant, et à Paris qui plus est. Quel rapport avec l'Asiatique refroidi et disparu ? Euh... Si, je vous rassure, il y en a un. La pauvre Mona, obligée d'abandonner son scooter, va en voir de toutes les couleurs. On aura même droit à une scène d'anthologie où elle est poursuivie jusque dans les escaliers de la Tour Eiffel par de patibulaires méchants, coréens qui plus est. Un personnage incroyable de syndic d'immeuble légèrement décadent, un journaliste du Globe qui veut soutirer des infos à la jolie Mona, et qui s'y prend franchement mal, une sombre histoire de nucléaire, des agents de la sécurité pas rassurants pour un sou. Bref, on ne s'ennuie pas dans cette histoire ...
Un bémol pourtant, il m'a quand même semblé que Stéphane Michaka n'était pas si à l'aise que ça dans ce grand bazar. Elvis est là, certes, avec des détails de sa biographie, des citations musicales, mais franchement la mayonnaise ne prend pas bien. On a un peu de mal à suivre la belle Mona dans ses aventures mouvementées, à s'attacher aux personnages et à se passionner pour l'enjeu. Trop de contraintes ? Ou bien au contraire l'auteur ne s'est-il pas suffisamment "lâché"? Toujours est-il qu'au bout du compte, on referme le livre un peu perplexe... Pour en avoir le coeur net, je lirai bientôt le premier roman de Michaka, La fille de Carnegie, paru chez Rivages, et bien sûr je vous raconterai.

Stéphane Michaka - Elvis sur Seine - Collection Polar & Rock'n'roll - La Tengo éditions (www.la-tengo.com)

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