24 avril 2011

Stephen King met les bouchées doubles

L'interview de William Olivier Desmond, plume française de Stephen King, que nous proposait Velda au début du mois de mars, m'a donné l'envie de lire l'un des derniers romans de Stpehen King pour voir d'un peu plus près où en est cet auteur de best seller qui donne aussi bien dans le fantastique pur que dans le thriller psychologique. C'est donc sur Doma Key, actuellement tête de gondole en livre de poche dans les supermarchés, que je suis tombé. Un gros bouquin de 850 pages (ouh la la !) qui déjà de par sa taille fait un peu peur. De Stephen King j'en étais resté aux classiques: Carrie, Shining, Différentes saisons, Cujo... et je découvre sur la « der de couv » quil est déjà l'auteur de plus d'une quarantaine de livres tous plus gros les uns que les autres. Voilà un auteur qui donne dans la quantité mais qu'en est-il de la qualité? Celle-ci est intimement liée à la structure littéraire en 4 phases qu'il utilise de façon systématique. Présentation des personnages, mise en place de l'intrigue, action et dénouement. Quatre fois 200 pages et c'est dans la poche! Si les auteurs de polars nous ont plutôt habitués à aborder un livre de façon plus rapide en entrant généralement tout de suite dans le vif du sujet, Stephen King, lui, prend un malin plaisir à embrouiller les pistes dès le début en mettant un temps fou à nous plonger dans son intrigue. Duma Key ne déroge pas à la règle avec une longue présentation à la première personne du personnage d'Edgar Freemantle qui nous raconte son accident de chantier qui lui a coûté un bout de cervelle, la moitié d'une hanche et un bras réduit à l'état de moignon sur lequel Stephen King insiste lourdement. Racontant avec moults détails les phénomènes de sensations fantômes comme si lui-même avait vécu une telle expérience. Cette approche psychologique de son personnage principal est écrite comme une sorte de sculpture à la glaise, couche après couche jusqu'à ce que commence enfin le suspense proprement dit. Dans ce roman, l'auteur évoque les milieux de l'art (et plus particulièrement de la peinture surréaliste) au plus près avec les affres de la création artistique vus à travers les yeux d'un artiste nouveau né en pleine reconstruction mentale. Au bout de 200 nouvelles pages, nous en sommes à 400, les choses commencent à mal tourner car notre héros qui entre temps s'est fait des amis dans sa nouvelle demeure située sur un étrange archipel, découvre que ses peintures peuvent interférer sur l'ordre des choses et la vie de ceux qui les achètent. Le paroxysme de l'histoire intervient un quart du livre plus loin, après l'exposition de ses travaux dans la galerie chic du patelin. Les morts vont alors se compter à la pelle et Edgar Freemantle, avec l'aide de ses deux amis Jack et Wireman, reprendra les choses en main pendant les dernières 200 pages d'action pure et dure... Je m'attendais à du Stephen King laborieux, impression qu'il m'avait laissée, et voilà que j'ai lu ce livre presque d'une traite sans m'en apercevoir. Comme quoi il ne faut jamais rester sur des a prioris.

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