31 juillet 2011

Laurence Fontaine et l'Irlande, une histoire d'amour et de mort dans "Larmes rouges sur Belfast"

Je viens de terminer le roman de Laurence Fontaine, Larmes rouges sur Belfast, à paraître en octobre chez Yoran Embanner. Cette auteure avait remporté l'année passée le prix du Goéland masqué pour son livre Noir dessein en verte Erinn.

Christopher, jeune avocat fraîchement diplômé, pianiste frustré et fils adoptif d'un Anglais influent, fait la rencontre de l'énigmatique violoniste irlandaise Hazel. Désormais, c'en sera fini de ses projets de respectabilité, de mariage de raison. C'est un tout autre avenir qui se dessine pour lui, car Hazel a des révélations à lui faire sur sa véritable origine. Cap sur l'Irlande donc, à la poursuite de fantômes d'une autre époque, mais aussi d'humains bien réels qui ont des comptes à régler. Sur fond de lutte fratricide, Laurence Fontaine redonne vie à des leaders de la lutte armée, aux victimes innocentes de la violence, évoque l'époque où l'IRA terrorisait le Royaume-Uni, et livre une aventure romanesque qui laisse quand même un peu sur sa faim.

Un style qui hésite entre l'écriture classique et quelques envolées lyriques, un goût certain pour la littérature et la poésie, un véritable amour de l'Irlande : voilà la première impression que laisse cette lecture. Laurence Fontaine devrait sans doute "se lâcher" un peu : la sensation de frustration tient largement au fait qu'on ressent une sorte de retenue qui gagnerait à être dépassée. Tel quel, le livre oscille entre l'histoire sentimentale et l'intrigue policière, sans jamais s'investir vraiment dans l'un ou dans l'autre. J'aurais aimé davantage de passion, de colère ou de compassion face à des événements décrits mais pas assez mis en situation.

A titre anecdotique, je conseillerai aussi à son éditeur d'investir dans les services d'un correcteur.  A force de se heurter aux coquilles, le lecteur finit par s'agacer... Bref, globalement, un travail éditorial avec l'auteur aurait pu donner à ce livre ce qui lui manque : une vraie profondeur. On sent cette profondeur-là chez Laurence Fontaine, et malgré ces réticences, c'est avec plaisir que je lirai son prochain livre.

Au sujet de l'Irlande, un conseil de lecture en passant si vous vous intéressez aux luttes qui ont déchiré ce pays et le partagent encore : l'extraordinaire roman de Sorj Chalandon, Mon traître, paru chez Grasset.

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