11 août 2011

Gore or not gore ?

Matt Beynon Rees, l'auteur des formidables enquêtes d'Omar Youssef, se pose sur son blog, des questions sur la surenchère de descriptions complaisamment sanglantes qui semblent envahir nos romans préférés. Pour tout dire, lui qui, vivant au cœur de la guerre, en a vu des vertes et des pas mûres, apprécie peu que ses confrères se vautrent dans la violence. Non pas qu'il n'y ait pas de violence dans les romans de Matt Rees : simplement, elle survient dans un contexte, elle est là parce que l'action le demande et pas pour faire saliver le badaud. Il émet une hypothèse intéressante pour expliquer le fait que cette tendance touche particulièrement les romans écrits par des femmes : les auteures n'ont-elles pas été mises au défi par leurs confrères de montrer qu'elles aussi, elles pouvaient faire dans l'horrible, qu'elles aussi, elles avaient des couilles ? Combien n'a-t-on pas lu en effet de critiques se gaussant de ces écrivaines de romans policiers confites dans leurs salons de thé et leurs bibliothèques victoriennes... Ces gens-là oublient que parmi ces mamies, il y a quand même quelques "maîtres" du genre, qu'il s'agisse de Ruth Rendell ou même de PD James. On oublie aussi un peu vite que Patricia Highsmith n'a jamais eu besoin de scènes de boucherie pour nous faire frissonner jusque tard dans la nuit. Alors, le milieu du roman policier (auteurs et lecteurs) serait-il macho ? Bref, triple question : à quoi sert le gore ? Une fois qu'on a trempé dedans, est-ce qu'on peut en sortir, et pourquoi en sort-on ? A vous de jouer !

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